La CGT-chômeurs devait, le 29 juin, à l'occasion des discussions du conseil d'administration de l'Unedic sur la revalorisation des allocations chômage, réclamer un montant d'indemnisation de 1 100 € minimum par mois (contre 700 à 800 € en moyenne actuellement). Cette revendication plutôt idéaliste n'est pas nouvelle, mais cette fois, l'organisation espère la justifier par une enquête « budget de vie » qu'elle a menée du 1er mai au 28 juin auprès de plus de 5 000 demandeurs d'emploi dans une trentaine de départements. « Sur les 1 687 documents traités, le constat est identique et effroyable, constate François Desanti, secrétaire général de la CGT-chômeurs. Tout est sujet à économies, y compris les postes vitaux. » Les premiers résultats montrent en effet que le paiement du loyer est privilégié à la nourriture et à la santé. « Confrontés à des choix, les chômeurs font obligatoirement des économies sur les frais de recherche d'emploi, ajoute François Desanti, alors que le système conditionne le versement de l'indemnisation à cette recherche effective. »
L'enquête a aussi interrogé les demandeurs d'emploi sur le revenu de remplacement qu'ils jugeraient « décent » d'avoir pour subvenir à leurs besoins. Même si la CGT-chômeurs n'a pas affiné l'analyse des résultats selon le profil socio-familial des répondants, les résultats révèlent un réel décalage entre leurs ressources et les nécessités de la vie courante : ils ont demandé en moyenne 1 357 € (les besoins exprimés allant de 800 à 3 000 €). Soit trois fois plus que le RMI pour une personne seule, et même au-delà des 1 100 € revendiqués par la CGT-chômeurs, qui réclame de longue date, pour accéder à cette demande, une refonte totale de l'organisation de l'Unedic passant par l'augmentation des cotisations.
La préoccupation de la revalorisation des allocations est bien sûr partagée par les autres organisations de chômeurs. Dans un communiqué commun, AC !, l'APEIS, le MNCP ainsi que la CGT-chômeurs rappellent que la moitié des demandeurs d'emploi ne perçoit pas d'indemnités et que le montant des allocations touchées est pour la moitié des autres inférieur à 852 € par mois. Les quatre organisations dénoncent également le projet de convention tripartite Etat-Unedic-ANPE qui doit prévoir des mesures renforçant le contrôle des chômeurs.