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Directeurs/administrateurs : comment travailler ensemble ?

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Réagissant au cri d'alarme lancé par l'association de directeurs de CAT et d'ateliers protégés ADETA sur la crise de confiance minant les relations entre présidents d'associations et directeurs d'établissements (1), Annick Dupuy, directrice de l'Association de service à domicile (ASSAD) à Amboise (Indre-et-Loire), définit les contours d'une collaboration apaisée et fructueuse entre ces deux piliers de la vie associative (2).

« Beaucoup de conflits éclatent entre les présidents et les directeurs d'associations. Et pourtant, n'y a-t-il pas des solutions ? Quelle est la source du conflit ? Il me semble que c'est plutôt en répondant à ces questions que l'on peut avoir une chance de sortir de ce qui semble être une opposition. C'est ainsi que l'on peut apaiser et les directeurs et les présidents et administrateurs, qui ne prennent pas les directeurs pour cible pour le plaisir. Les difficiles décisions qu'ils sont amenés à prendre sont toujours l'aboutissement d'un conflit stérile.

J'ai la conviction profonde que le couple président-administrateurs/directeur est fondamental pour le bon fonctionnement de l'association. Il en est le pivot, et le pilier. Il n'y a pas opposition mais complémentarité. Au président et aux administrateurs la légitimité : la loi de 1901 leur donne tous pouvoirs sur le fonctionnement de l'association. Au directeur la compétence.

Le président et les administrateurs recrutent le directeur, dont ils définissent le rôle et les missions. C'est à eux que le directeur doit des comptes, et à eux seuls. Il doit en être parfaitement conscient. A aucun moment, il ne pourra agir en les oubliant. Il leur doit tout et son premier devoir, c'est l'information. En effet, si le président et les administrateurs doivent, dès le recrutement, formaliser le cap, fixer l'objectif, définir les délégations et ce qu'ils attendent du directeur, ce dernier, en contrepartie, doit les informer, leur expliquer, les convaincre. S'il est recruté, c'est pour sa compétence, il doit donc la mettre au service de son conseil d'administration dès la première minute, lui donner ainsi les moyens de prendre les bonnes décisions, de comprendre les enjeux, les difficultés de fonctionnement. Il se doit de faire œuvre de pédagogie. C'est dans cet échange constant, honnête, loyal, que se trouve la source du bon fonctionnement de l'association. Les directeurs y gagneront de ne plus faire les frais de conflits stupides et d'avoir des présidents-administrateurs "dignes, responsables, capables de hauteur d'esprit et d'équité ". C'est ainsi que le directeur obtiendra sa force et son autorité et que le président et les administrateurs exerceront leur légitimité.

Ce n'est pas une utopie. Sans doute, chacun fait ce qu'il peut, mais j'ai envie de dire : "à bons directeurs, bons administrateurs, et inversement ".

Sans doute les administrateurs doivent-ils faire l'effort nécessaire pour se rapprocher du directeur et comprendre le fonctionnement des structures, si complexe soit-il, mais le directeur doit aussi être attentif à ce que veut réellement le conseil d'administration, et veiller à ce que les objectifs soient atteints et que les voies pour y parvenir soient fixées de concert.

Le directeur a la compétence, il a aussi un devoir de proposition. C'est à lui, me semble-t-il, de proposer les démarches les plus adaptées (groupes de travail président-administrateurs/directeur, thèmes de travail, séminaires, etc.), de donner l'impulsion, de préparer, avec le président, les décisions et les différentes solutions qui se présentent. Les objectifs et les décisions doivent être élaborés ensemble à partir d'un travail préparé, formalisé par le directeur avec l'accord de son président, et faire l'objet d'un débat.

Il n'y a qu'un travail commun sur la définition des rôles et missions de chacun, sur la définition des objectifs, sur le projet associatif, sur les projets de service, sur les décisions à prendre pour la vie de l'association qui donne des résultats probants, et rende la vie de l'association à la fois plus riche et plus solide. C'est la seule recette efficace.

Bien sûr, il faut pour cela que la direction prépare, donne des contenus, acte, formalise. De leur côté, le président et les administrateurs se doivent de participer, de s'impliquer. Il faut qu'ils fassent l'effort de jouer leur rôle décisionnel (mais s'ils sont soutenus, aidés et dotés de propositions, ils le feront) et que le directeur l'accepte (il acceptera s'il a préparé les propositions). Cela n'est pas facile, il y a des heurts et des difficultés... On a parfois l'impression de gagner, parfois celle de perdre... Mais cela n'est jamais du temps perdu. Peut-être est-ce tout simplement remettre la démocratie au centre de l'association, à la place qu'elle ne devrait jamais quitter. »

Annick Dupuy ASSAD : 18, quai du Général-de-Gaulle - 37400 Amboise - Tél.02 47 57 19 10.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2411 du 10-06-05.

(2)  Voir également l'interview de Thibault d'Amécourt, dans ce numéro.

TRIBUNE LIBRE

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