Initié en mai 2004 (1), le plan canicule est renouvelé pour l'été 2005. Ses priorités : « la lutte contre l'isolement » des personnes vulnérables âgées et handicapées et le « renforcement des mesures d'équipement en pièces rafraîchies et d'élaboration des plans de crise (plans blancs et bleus) pour les systématiser », a annoncé Xavier Bertrand, ministre de la Santé et des Solidarités, lors de la présentation du plan canicule 2005 le 22 juin. Le ministère a également tenu à attirer l'attention sur les jeunes enfants et les personnes atteintes de maladies chroniques.
Le « plan canicule » comprend deux volets. Le premier se concentre sur la prévention des risques liés à la canicule et les actions de communication qui seront tout particulièrement menées vis-à-vis des personnes âgées avant et pendant l'été (2). Le second détaille le dispositif national de gestion des canicules constitué de quatre niveaux, qui ont cette année été redéfinis. Le premier niveau correspond à l'activation d'une procédure de « veille saisonnière » du 1er juin au 31 août, et non plus jusqu'au 1er octobre. Les trois autres consistent en des actions de réponses graduées, désormais dénommées « pré-alerte » (niveau 2), « alerte » (niveau 3) et « mobilisation maximale » (niveau 4), et dont les modalités de déclenchement restent inchangées. A noter toutefois que « des seuils départementaux d'alerte [et infra-départementaux] ont été définis afin d'anticiper au mieux les risques sanitaires », a souligné le ministre.
Premier objectif du plan : 100 % de pièces rafraîchies et développement des plans de gestion de crise. A ce jour, 93 % des maisons de retraite et 94 % des établissements de santé disposent d'une pièce rafraîchie. Restent 648 établissements accueillant des personnes âgées, sur un total de 9 000, qui ne sont pas équipés. De même, seuls 83 % des établissements avec un service d'urgence ont un plan blanc (3). « Il faut maintenant les systématiser [...], a déclaré Xavier Bertrand, et les élargir aux établissements sans service d'urgence (11 % en disposent déjà) », ainsi qu'aux établissements privés (7 % en ont un). Ainsi, des décrets doivent bientôt paraître afin de rendre obligatoires et opposables ces deux mesures.
La deuxième priorité du gouvernement est d'accroître les moyens humains pour la période estivale. Ainsi, comme en 2004, 26 millions d'euros de crédits exceptionnels seront mis à la disposition des services de soins infirmiers à domicile, des maisons de retraite et des unités de soins de longue durée pour leur permettre de rémunérer des heures supplémentaires ou de recruter « en moyenne deux personnels saisonniers supplémentaires pendant l'été ». Le ministre de la Santé a en outre confirmé qu'à partir du 1er juillet 2005, les hôpitaux et les établissements médico-sociaux publics et privés bénéficieront d'un taux de prise en charge par l'Etat de 90 % des dépenses liées à l'embauche de jeunes sous forme de contrats d'accompagnement vers l'emploi (voir ce numéro).
Le plan canicule 2005 vise aussi à renforcer la lutte contre l'isolement. Xavier Bertrand a d'ailleurs insisté sur le fait que le recensement des personnes vulnérables isolées reste encore insuffisant (4) : si 97 % des communes de plus de 100 000 habitants ont effectivement ouvert un registre, seules 31 % de l'ensemble des municipalités en sont aujourd'hui dotées. Une campagne de sensibilisation auprès des maires est actuellement en cours.
Enfin, depuis le 1er juin, un numéro d'information national sur la canicule - « Info service canicule » au 0821 22 23 00 (0,12 € la minute) - est accessible au public du lundi au samedi, de 8 heures à 20 heures et ce, pendant toute la période de veille saisonnière. En dehors de ces horaires, des messages préenregistrés de conseils et de recommandations sont diffusés.
(1) Voir ASH n° 2358 du 7-05-04 et n° 2362 du 4-06-04.
(2) 9 millions de plaquettes de recommandations en cas de forte chaleur sont actuellement distribuées dans les pharmacies, les postes, les mairies, les directions départementales des affaires sanitaires et sociales...
(3) Les modalités d'application du plan blanc seront bientôt précisées par un décret actuellement soumis à des consultations interministérielles.
(4) Voir ASH n° 2372 du 10-09-04.