Six réseaux de l'insertion par l'activité économique (1) prennent position contre la circulaire du 5 avril relative au développement et au renforcement du secteur (2), dans une lettre adressée le 27 mai au délégué général adjoint à l'emploi et à la formation professionnelle. Le texte réglementaire prévoit en effet une contrepartie au soutien apporté aux structures, qui devront désormais faire preuve de leurs performances selon des indicateurs portant notamment sur le taux de retour à l'emploi des bénéficiaires.
Les six signataires de la lettre jugent l'utilisation de cet indicateur quantitatif « abusif et dangereux », même s'il doit être complété par d'autres indicateurs prenant en compte la spécificité des publics accueillis. Cette pratique reporterait selon eux « la responsabilité du chômage prolongé des exclus sur les structures d'insertion alors que le marché du travail est de plus en plus sélectif » et aurait pour effet pervers de mettre les structures d'insertion en concurrence.
« A cette approche plutôt normative de l'évaluation, nous préférerions une démarche partenariale, pluraliste et cognitive, s'appuyant sur une meilleure connaissance des publics, du contexte économique et local et de la construction des parcours entre les différents acteurs de l'emploi et l'insertion », proposent les réseaux. Ils demandent « que soient pris en compte les efforts de transparence et de démarche qualité ou de progrès » pour apprécier les contributions des structures aux objectifs de cohésion sociale.
(1) L'Association nationale chantier école, le Comité national de liaison des régies de quartier, la Fédération CNEI (entreprises d'insertion), la Fédération Coorace, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale, le réseau Cocagne - Contact : CNLRQ - 47/49, rue Sedaine - 75011 Paris - Tél. 01 48 05 67 58.
(2) Voir ASH n° 2404 du 22-04-05.