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Dominique de Villepin veut « changer d'échelle » dans la lutte contre l'immigration irrégulière

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Dominique de Villepin a installé le 10 juin le comité interministériel de contrôle de l'immigration, nouvelle instance par laquelle le gouvernement définira désormais sa politique en matière de contrôle des flux migratoires (1). Plusieurs ministres étaient réunis pour cette première réunion : le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, mais aussi tous ceux concernés par la politique de l'immigration, tels la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, le ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, Jean-Louis Borloo, ses homologues de l'Economie et de l'Education nationale, Thierry Breton et Gilles de Robien, le garde des Sceaux, Pascal Clément, le ministre de l'Outre-mer, François Baroin, et enfin le ministre délégué au budget et à la réforme de l'Etat, Jean-François Copé.

Afin de « changer d'échelle dans la lutte contre l'immigration irrégulière », Dominique de Villepin leur a demandé de lui formuler « dans les prochaines semaines », « en liaison » avec Nicolas Sarkozy, des « propositions d'action » sur les points suivants : « l'augmentation du nombre des éloignements d'étrangers en situation irrégulière et la relance de l'aide au retour », « l'amélioration du dispositif d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile » , « la mobilisation des services publics pour lutter contre le travail illégal », « l'accélération de la mise en œuvre de la biométrie pour l'enregistrement des demandes de visa », « le renforcement du contrôle de la transcription en France des mariages célébrés à l'étranger », « l'évolution de la politique d'accueil des étudiants étrangers » ou encore « l'adaptation de notre pratique en matière d'immigration aux besoins de l'économie française » . Une référence à peine voilée, s'agissant de ce dernier point, à l'idée de « quotas », terme banni du vocabulaire de Dominique de Villepin, qui préfère celui d' « immigration choisie » (2).

Le Premier ministre semble du reste, sur cette question, être tombé d'accord avec Nicolas Sarkozy. En tant que président de l'UMP, celui-ci s'exprimait - hasard du calendrier - la veille du comité interministériel, dans le cadre d'une convention de son parti consacrée au sujet. L'occasion pour le ministre de l'Intérieur de préciser sa vision des choses. Ainsi, pour « passer d'une immigration subie à une immigration choisie », il propose de « reconnaître au gouvernement et au Parlement le droit de fixer chaque année, catégorie par catégorie , le nombre de personnes admises à s'installer sur le territoire ». Il semble vouloir, plus globalement, limiter le regroupement familial au profit de l'immigration du travail. D'un côté, il juge ainsi qu' « il faut être plus rigoureux sur l'appréciation des conditions de revenus, de logement, d'intégration » préalables au regroupement familial et estime encore nécessaire de « créer une obligation , pour les regroupants, de prendre en charge les besoins de leur famille pendant une durée minimum ». De l'autre, il souhaite attirer sur le territoire français, via « un système de points à la canadienne », les salariés les plus qualifiés ou encore « que la France se dote d'une stratégie nationale pour attirer les meilleurs étudiants étrangers dans les meilleures filières ».

Notes

(1)  Voir ASH n° 2410 du 3-06-05.

(2)  Le terme de « quotas » fait plutôt référence à des contingents par nationalité alors que celui d' « immigration choisie » vise l'accueil de façon ciblée des travailleurs qualifiés dont la France a besoin.

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