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Les annonces du Premier ministre froidement accueillies

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Le ton est plutôt à la désillusion et à l'amertume, parmi les associations, après le discours de politique générale du Premier ministre, prononcé le 8 juin (1). D'une part se manifestent ceux qui estiment leur secteur d'intervention oublié, comme la Fondation Abbé-Pierre (2)  : « Les premières annonces du gouvernement montrent que le logement n'apparaît pas dans les priorités du programme de prise en compte des attentes des Français dans cette période difficile », regrette la fondation, qui s'interroge en outre sur « la disponibilité du ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement » pour conduire de front tous ses dossiers. Reçue le 10 juin par Dominique de Villepin (3), ATD quart monde (4), qui lui a fait part de la nécessité d'inscrire des mesures pour l'emploi dans une politique globale de lutte contre les exclusions , a demandé que des décisions soient prises lors des assises du logement de juillet pour rendre le droit au logement opposable. Elle a également souhaité que le gouvernement soutienne la mobilisation des partenaires sociaux et des associations sur chaque bassin d'emploi.

D'autre part, les mouvements de chômeurs protestent contre les « mesures d'urgence pour l'emploi », à l'unisson des partenaires sociaux que Jean-Louis Borloo devait commencer à recevoir le 16 juin. « Provocation », « indécence », « grande braderie »... Tous réagissent très fermement. Pour la CGT-chômeurs (5), deux dispositifs en particulier « institutionnalisent le travail précaire et promettent un nouveau cortège de travailleurs pauvres » : le chèque-emploi, « une nouvelle formule de travail journalier », et le contrat « nouvelle embauche », « en réalité un CDD pouvant aller de un à 24 mois ».

La prime de 1 000 € proposée aux personnes au chômage depuis plus d'un an et bénéficiant de minima sociaux qui reprendraient un emploi suscite le même tollé. Le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) (6) dénonce la « culpabilisation faite aux chômeurs » et des mesures qui cherchent surtout à les contraindre « à s'adapter à un marché du travail constitué essentiellement d'emplois précaires, mal rémunérés ». Les mesures annoncées sont « un coup d'épée dans l'eau », renchérit l'Association pour l'emploi, l'information et la solidarité des chômeurs et travailleurs précaires (7), « sauf pour les patrons qui ont gain de cause sur la flexibilité et à terme sur la remise en cause du code du travail ».

Au total, c'est la politique globale pour l'emploi qui est clouée au pilori, le MNCP voyant notamment dans deux mesures- le service militaire adapté pour les jeunes et l'orientation des plus de 50 ans vers le service public - des « preuves d'impuissance ». « Le véritable débat que nous devons avoir, c'est la répartition des richesses et le revenu garanti », plaide de son côté Agir contre le chômage ! (8).

Egalement dans le rang des insatisfaits, moins attendue :l'Association des régions de France (9), qui déplore que le Premier ministre n'ait pas fait référence aux régions, alors qu'elles sont en première ligne des dispositifs d'apprentissage et d'insertion professionnelle. Elle réclame que les régions soient dotées « des compétences et des moyens adaptés à leurs responsabilités ». Et saisit l'occasion de demander « une remise à plat des textes votés sous le gouvernement Raffarin » ainsi que « la prise en compte des régions pour une nouvelle étape de la décentralisation digne des enjeux posés par la situation de notre pays ».

Notes

(1)  Voir ASH n° 2411 du 10-06-05.

(2)  Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés : 3/5, rue de Romainville - 75019 Paris - Tél. 01 55 56 37 00.

(3)  Lequel s'est engagé à réunir sous sa présidence le prochain Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

(4)  ATD quart monde : 33, rue Bergère - 75009 Paris - Tél. 01 42 46 81 95.

(5)  CGT-chômeurs : 263, rue de Paris - 93100 Montreuil - Tél. 01 48 18 85 44.

(6)  MNCP : 17, rue Lancry - 75010 Paris - Tél. 01 40 03 90 66.

(7)  APEIS : 27, avenue Maximilien-Robespierre - 94400 Vitry-sur-Seine - Tél. 01 46 82 52 25.

(8)  AC ! : 42, rue d'Avron - 75020 Paris - Tél. 01 43 73 36 57.

(9)  ARF : 282, boulevard Saint-Germain - 75007 Paris - Tél. 01 45 55 82 48.

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