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Directeurs/administrateurs : en finir avec la confusion des rôles

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Nombre de conflits éclatent entre présidents d'associations et directeurs d'établissements médico-sociaux, et ils sont trop souvent résolus de façon expéditive au détriment des seconds, s'alarment une quinzaine de directeurs de centres d'aide par le travail (CAT) et d'ateliers protégés d'Ile-de-France réunis au sein de l'association ADETA.

« L'Association de directeurs d'établissements de travail adapté des Hauts-de-Seine, de Paris et de la Seine-Saint-Denis (ADETA) - qui rassemble des directeurs de CAT et d'ateliers protégés, actifs et retraités -s'inquiète de la multiplication des conflits entre présidents d'associations gestionnaires et directeurs d'établissements médico-sociaux. Depuis sa création en 1995, elle tente de développer un esprit de solidarité entre les directeurs, privilégie l'échange de services et de savoir-faire, œuvre pour le partenariat en réfutant toute forme de concurrence stérile, agit pour et dans le respect des droits des personnes handicapées.

Face à l'individualisme galopant, ces valeurs nous semblent parfois anachroniques. Mais elles nous rassemblent et nous soudent, même si nous constatons que notre métier de directeur évolue et nous enferme dans des tâches de plus en plus administratives. La morosité ambiante nous oblige à un type de gestion très formaliste des ressources humaines et l'arrivée des nouvelles mesures en matière de gestion financière et de gestion d'établissement (loi 2002-2) ne va pas inverser ce phénomène. Nombreux sont les problèmes que les directeurs ont à régler au quotidien, sans compter les conflits et incompréhensions grandissantes entre présidents et directeurs d'établissements. Il ne s'agit pas, malheureusement, de faits isolés. Ces conflits sont suffisamment nombreux pour nous amener aujourd'hui à nous mobiliser.

La différence entre les fonctions des administrateurs d'associations et celles des directeurs d'établissements paraît souvent clairement entendue, mais il est plus facile de faire de beaux discours que de les mettre en pratique. Les promesses engagent plus ceux à qui elles sont destinées que ceux qui les émettent. Il n'est pas rare, en effet, que des présidents ou des administrateurs fassent fi de leurs engagements et s'immiscent de façon insidieuse dans le fonctionnement des établissements. Ambitions et rivalités de pouvoir se règlent de plus en plus sur le dos des directeurs. La démocratie associative n'est plus respectée et les associations se dotent de structures de contournement des conseils d'administration. Ces derniers deviennent alors de simples chambres d'enregistrement. L'élargissement des pouvoirs des bureaux ou des commissions de tout poil permet d'éviter le débat. Ces véritables autocraties naissantes n'hésitent pas à déstabiliser ou à congédier les directeurs d'établissements sans aucune concertation, tout en faisant preuve parfois de démagogie envers le personnel afin d'obtenir sa caution.

Rétablir un climat de confiance

Des directeurs expérimentés sont également invités à prendre leur retraite plus rapidement qu'ils ne l'avaient prévu. A l'aube d'une pénurie annoncée de directeurs qualifiés, nos associations ne tiennent aucun compte des erreurs commises par les entreprises qui aujourd'hui rappellent les cadres qu'elles ont hier évincés en raison de leur expérience. Ces agissements deviennent trop fréquents pour rester ignorés. Nous sommes désormais déterminés à agir et à interpeller tous ceux qui pourront nous aider à dénoncer ces situations abusives qui donnent de notre secteur une bien piètre image. A tous les administrateurs et présidents recherchant le pouvoir, nous voudrions rappeler qu'ils se sont engagés, par leurs fonctions, à servir une cause, à défendre et à promouvoir les droits des personnes que les établissements qu'ils ont fondés accueillent. Que les salariés qu'ils emploient pour faire fonctionner ces établissements sont placés sous la responsabilité et l'autorité du directeur qu'ils ont recruté et à qui ils ont donné mandat et délégation pour cela. Que la bienveillance et la solidarité dont ils ont fait preuve à l'origine de ces établissements et envers ces personnes handicapées ne sont pas contestées mais que leur exercice a été transféré de fait aux directeurs. Que cette délégation doit se dérouler dans un climat de confiance réciproque et sans faille.

Ces fonctions d'administrateur doivent être portées par des hommes et des femmes dignes et responsables, intellectuellement capables de hauteur d'esprit et d'équité. Nous en avons croisés, et nous en croiserons encore certainement, mais nous avons le sentiment, aujourd'hui, qu'ils sont de plus en plus rares. »

Le conseil d'administration de l'ADETA ADETA : 21, rue Hélène-Boucher - 92700 Colombes -directeur.cat@wanadoo.fr

TRIBUNE LIBRE

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