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L'hébergement d'urgence des demandeurs d'asile victime de coupes claires

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A Paris, près de 400 réfugiés pris en charge à la demande de l'Etat « risquent de se retrouver dans la précarité, à la rue, à partir du 1er juillet », dénonce France terre d'asile (FTDA) (1). La direction des affaires sanitaires et sociales indique en effet qu'il lui manque neuf millions d'euros pour faire face aux besoins d'hébergement d'urgence des demandeurs d'asile et des réfugiés. Et il n'y a pas qu'à Paris. En Maine-et-Loire par exemple, il faudrait près d'un demi-million d'euros de plus... Partout, « des dispositifs pourtant voulus par l'Etat en début d'année ne sont pas financés, mettant ainsi en péril les associations qui les portent. Des familles se voient baladées de département en département », ajoute l'association. Le constat est partagé par la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) (2)  : « Nos présidents en région nous ont signalé une diminution, jusqu'à 40 %, des crédits de la direction de la population et des migrations », témoigne Jean-Marc Gilonne, son directeur général. « Les crédits alloués pour les demandeurs d'asile dans les Pays-de-la-Loire nous permettront de financer les dispositifs jusqu'à la mi-juillet, précise Michel Sellier, président de la délégation régionale de la FNARS, directeur de l'association Horizon. Après, les hôteliers devront se tourner directement vers les DDASS pour demander des garanties. »

Pourquoi une telle aggravation de la situation ? FTDA rappelle que les crédits affectés par la direction des populations et des migrations à l'hébergement des demandeurs d'asile et des réfugiés dans le dispositif spécialisé correspondaient en 2004 à une enveloppe de146 millions d'euros votés en loi de finances. En cours d'année, le gouvernement avait augmenté cette somme de 121 millions d'euros pour le seul hébergement d'urgence par un décret d'avance. Or, cette année, 155 millions ont été prévus pour le dispositif national d'accueil, ce qui se révélait déjà insuffisant, et seulement 80 millions d'euros viennent d'être remis au pot pour l'urgence. On est donc loin du compte, pointe France terre d'asile, qui évalue en conséquence la réduction à plus de 30 millions d'euros. « La confusion la plus extrême règne quant aux orientations voulues par les pouvoirs publics », déplore Pierre Henry, son directeur général, qui constate, au-delà de l'impasse dans laquelle se trouvent les associations et les familles qu'elles accompagnent, « une véritable crise de confiance et de sens » au sein des services déconcentrés.

L'administration confirme ces chiffres, tandis que le cabinet de Catherine Vautrin indique qu'au total le budget consacré à l'accueil des demandeurs d'asile, qui inclut aussi des crédits dévolus à la transformation de places pérennes, est en hausse de 4,5 % en 2005. Et que l'enveloppe destinée à l'ensemble de l'urgence sociale est en augmentation de 4 %. Reste que, sur le terrain...

Notes

(1)  FTDA : 25, rue Ganneron - 75018 Paris - Tél. 01 53 04 39 99.

(2)  FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00.

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