A quelques semaines de la conférence de la famille, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) (1), qui organisait avec l'Union nationale des associations familiales une journée d'études sur les « fa-milles fragilisées » les 19 et 20 mai, demande aux pouvoirs publics de conduire « une politique volontariste d'accompagnement des familles les plus pauvres ». Elle suggère notamment de tenir compte des conclusions du rapport de Martin Hirsch sur la vulnérabilité des familles (2), mais aussi « des nombreuses propositions faites dans ce domaine ces dernières années ».
La fédération soulève une contradiction entre les principes d'une politique familiale destinée à « permettre à chacun de choisir sa vie familiale » et la situation des plus pauvres qui se voient privés de ce choix. D'où la nécessité, explique-t- elle, de défendre « une politique de discrimination positive au bénéfice des familles les plus fragiles ». Elle émet donc une série de propositions, au premier rang desquelles « le cumul temporaire d'un minimum social et d'un revenu d'activité », afin que l'accès à l'emploi, « même à temps partiel, mette l'intéressé dans une situation meilleure que [s'il] ne bénéficiait que d'un revenu de solidarité ». La fédération revendique également « l'accès aux prestations avec le principe du droit supposé et du contrôle a posteriori » pour les personnes ne bénéficiant pas de leurs droits, qu'elles les aient fait valoir ou non. Elle réclame par ailleurs une réforme des allocations et des aides fiscales afin qu'elles soient « recentrées sur les familles à bas revenu ».
Pour « lutter contre le système d'accueil d'urgence de familles en hôtel qui perdure », la FNARS demande, parallèlement à l'opposabilité du droit au logement, « un plan pluriannuel d'investissement et de rénovation des structures d'accueil pour les familles avec enfants ». L'ambition de lutter contre les violences intra-familiales nécessite, en outre, « un programme volontariste dans les domaines de l'éducation, de la prévention de la consommation excessive d'alcool, de la médiation familiale, de l'accompagnement des hommes violents... ».
(1) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00.
(2) Voir ASH n° 2405 du 29-04-05.