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Appel commun d'Alerte et des partenaires sociaux : c'est signé

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Le collectif Alerte (1) et les partenaires sociaux ont paraphé, le 26 mai au Conseil économique et social, un appel à « lutter ensemble et préventivement contre l'exclusion et pour favoriser l'accès de tous aux droits de tous ». Ce premier pas, qui ne se veut pas seulement symbolique, constitue une base de travail commune (2).

Certes les débats ont parfois été tendus avant la signature, le 26 mai, de l'appel commun par Marie-Thérèse Join-Lambert, présidente de la commission « Lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale en France et en Europe » de l'Uniopss (qui rassemble les membres d'Alerte), et les représentants des cinq grandes confédérations syndicales (CFTC, CFDT, CGT, CFE-CGC, FO), du Medef et de la CGPME. Du moins ont-ils montré que le sujet dépasse les déclarations incantatoires. Au-delà du consensus sur le constat et les objectifs, les acteurs n'ont en effet pas manqué de rappeler leurs divergences politiques. Même si le pari n'est pas gagné d'avance, le chantier a le mérite d'être ouvert.

Ainsi, les signataires s'engagent à se concerter « pour que la lutte contre la pauvreté, rejoignant la politique de réduction des inégalités, ait un impact suffisamment en amont pour prévenir, au lieu de seulement réparer et accompagner ». Ce partenariat devrait associer « les personnes en situation de précarité, de pauvreté et d'exclusion ». Les acteurs devraient se concerter au niveau national ainsi qu'au niveau local, « là où les politiques de l'emploi, de l'insertion et du logement se décident ». Car, si la lutte contre la pauvreté doit devenir un enjeu de négociations sociales, comme l'a suggéré au cours des débats Martin Hirsch, président d'Emmaüs France, beaucoup peut être fait à l'échelle territoriale, à l'image notamment du travail réalisé par le collectif Alerte 74, qui réunit depuis dix ans des syndicats et des associations dans la Haute-Savoie (sur cette initiative, voir le site des ASH, www.ash.tm.fr).

Selon l'appel, les échanges devraient également trouver « un prolongement au niveau européen », dans le respect des appartenances respectives de chacun. Les partenaires s'engagent à « tout mettre en œuvre pour agir en direction de l'opinion et sur les pouvoirs publics dans [leurs] structures respectives » et sont convenus d'un rendez-vous annuel. Ils affirment enfin que « l'Etat doit rester le garant de l'accès de tous aux droits fondamentaux ».

Chacun des signataires a promis de passer à l'action. « N'hésitons pas à œuvrer ensemble pour une citoyenneté sans laquelle il ne peut y avoir de bonheur durable », a solennellement lancé Jean-François Veysset, vice-président de la CGPME, rejoignant la volonté de Bernard Caron, directeur de la protection sociale du Medef, de « porter une attention particulière aux exclus », même si, selon le représentant de l'organisation patronale, l'éradication de la pauvreté passe prioritairement par « une croissance économique forte ».

Côté syndicats, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a promis des suites « qui amèneront les organisations à s'inspirer de ce texte et à entretenir des échanges avec les associations », tandis que Jean-Claude Mailly, son homologue de FO, s'est engagé dans « un combat pour la dignité et la fraternité », qui passe par « la consolidation des droits collectifs ». Jacky Bontems, secrétaire général adjoint de la CFDT, a salué « la chance donnée par Alerte pour franchir le pas », amorcé en juin 2003 par le rapport de Didier Robert au Conseil économique et social sur L'accès de tous aux droits de tous par la mobilisation de tous (3). Michel Coquillon, secrétaire général adjoint de la CFTC, s'est quant à lui réjoui de cette union avec les associations dont il a réaffirmé le « rôle d'expertise sur l'exclusion ». « L'important, c'est maintenant d'aller au charbon », a pour sa part entonné Jean-François Heckle, délégué national de la CFE-CGC, selon qui cette journée était « à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire du syndicalisme ».

Maryannick Le Bris

Notes

(1)  C/o Uniopss : 133, rue Saint-Maur - 75541 Paris cedex 11 - Tél. 01 53 36 35 00.

(2)  Voir ASH n° 2408 du 20-05-05.

(3)  Voir ASH n° 2316 du 20-06-03.

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