Le plan de lutte contre l'immigration irrégulière présenté le 10 mai par Dominique de Villepin (1) fait bondir les associations, qui dénoncent un renforcement de la politique répressive à l'égard des étrangers.
La création annoncée d'un service public de contrôle de l'immigration coordonné par le ministère de l'Intérieur, estime la branche française d'Amnesty International (2), va encore accroître le rôle de la Place Beauvau dans le domaine de l'asile. Selon l'organisation, plusieurs autres mesures auront pour conséquence de rendre plus difficile l'accès à la protection. Parmi elles : la création d'une police de l'immigration coordonnée par la police de l'air et des frontières , mais aussi la pénalisation des demandeurs qui refusent, « sans raison valable » selon les termes du ministère, l'hébergement proposé par le préfet. Ces derniers, en effet, verraient leur dossier examiné dans des délais plus réduits et ne pourraient plus prétendre aux prestations sociales associées à leur statut.
Comme France terre d'asile (3) et tous les autres membres de la Coordination française pour le droit d'asile, Amnesty International fustige la préparation d'une liste de « pays sûrs » et le renvoi de leurs ressortissants à une procédure accélérée. « La marginalisation, l'exploitation, la précarité continueront à être au rendez-vous, notamment pour toutes celles et tous ceux qui ont été déboutés de leur demande d'asile de manière arbitraire », ajoute France terre d'asile. De surcroît, certaines mesures « conduiront à porter atteinte directement à des libertés aussi essentielles que celles de se marier ou entraîneront un fichage sans cesse accru des Français comme des étrangers », condamne la Ligue des droits de l'Homme (4).
(1) Voir ASH n° 2407 du 13-05-05.
(2) Amnesty International : 76, boulevard de la Villette - 75019 Paris - Contact : Patrick Delouvin - Tél. 01 53 38 65 16.
(3) France terre d'asile : 25, rue Ganneron - 75018 Paris - Tél. 01 53 04 39 99.
(4) LDH : 138, rue Marcadet - 75018 Paris - Tél. 01 56 55 51 00.