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Adoption : DEI-France appelle les parlementaires à prendre le temps de la réflexion

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« Cette réforme, comme toutes celles qui se sont succédé ces dernières années, risque d'apparaître rapidement comme un leurre », prévient Défense des enfants International (DEI) -France (1) à propos du projet de loi sur l'adoption voté par l'Assemblée nationale en première lecture, le 14 avril (2).

L'association s'inquiète d'abord de la « précipitation suspecte » avec laquelle cette réforme a pu se glisser dans une « niche parlementaire », « sans réel débat avec l'ensemble des acteurs concernés ». Sur cette « question particulièrement sensible et souvent irrationnelle », il est nécessaire de « tenir des équilibres délicats », rappelle son président, Jean-Pierre Rosenczveig.

Pour DEI-France, la création d'une agence française de l'adoption, qui viendrait se substituer à la mission pour l'adoption internationale « aux limites unanimement reconnues », peut être utile. Reste à préciser la place qu'elle laisserait aux associations présentes sur le terrain et le partage des frais engagés pour les procédures d'adoption entre l'Etat et les conseils généraux.

En revanche, l'association s'inquiète de la retouche apportée «  subrepticement » à l'article 350 du code civil, qui lèverait l'interdit aujourd'hui fait aux juges de déclarer abandonnés les enfants dont les parents sont en situation de détresse. Pour elle, cette « modification substantielle déséquilibre le dispositif français de protection de l'enfance », le rôle de l'aide sociale étant de combattre la détresse pour permettre aux enfants de trouver toute leur place auprès de leur famille biologique. « Les députés n'ont pas résisté à l'idée de multiplier les enfants adoptables au lieu de se réjouir de la baisse des enfants adoptables. » Que fait-on pour les enfants déjà adoptables et qui ne sont pas adoptés ?, demande aussi l'association.

Enfin, au plan international, les Etats d'origine renforçant les dispositifs pour faire adopter leurs enfants par leurs ressortissants, le nombre d'enfants adoptables ne sera pas à la hauteur des attentes, estime DEI, qui craint que l'on suscite « beaucoup d'espoirs et d'illusions ». L'association appelle donc les parlementaires « à prendre le temps de la réflexion et à tenir un langage de vérité aux candidats à l'adoption ».

Notes

(1)  DEI-France : 30, rue Coquillière - 75001 Paris - Tél. 06 85 84 94 54.

(2)  Voir ASH n° 2404 du 22-04-05.

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