La ministre déléguée à l'intégration, à l'égalité des chances et à la lutte contre l'exclusion ne dresse pas du plan hiver 2004-2005 (1) le même bilan que les associations (voir ce numéro) Présentant une communication sur le sujet lors du conseil des ministres du 20 avril, Nelly Olin a ainsi souligné des « améliorations notables » et une « grande souplesse » dans la mise en œuvre de ce plan, qui a bénéficié de 186,5 millions d'euros de crédits complémentaires.
Elle s'est tout d'abord félicitée de la forte mobilisation des partenaires et, plus particulièrement de celle des associations, des équipes mobiles et des collectivités territoriales .
Par ailleurs, les capacités d'hébergement supplémentaires se sont élevées au total à 8 947 places, soit 888 de plus par rapport aux prévisions du début d'hiver (2). 1 527 places supplémentaires ont été ouvertes en moyenne, soit un niveau sensiblement équivalent de celui de l'hiver précédent. Le bilan présenté par la ministre déléguée montre également un rajeunissement et une féminisation des publics accueillis et hébergés (3) ainsi qu'une progression des « précaires », notamment des travailleurs pauvres ayant des difficultés à trouver un logement. Toutefois, « si l'offre est adaptée quantitativement aux besoins hivernaux, elle n'apporte pas de réponse totalement satisfaisante pour les personnes violentes, les personnes dépendantes (alcool, drogue), les publics présentant des problèmes de santé, les femmes victimes de violence, les familles, pour lesquelles l'hébergement collectif ou en hôtel n'est pas adapté, et les jeunes », a regretté Nelly Olin. Plusieurs directions départementales des affaires sanitaires et sociales souhaiteraient d'ailleurs que les liens avec le milieu psychiatrique soient développés et qu'une prise en charge des publics accueillis s'inscrivent dans la durée. A ce titre, elles avancent un besoin de 1 500 places pérennes supplémentaires.
Nelly Olin s'est également inquiétée de l'augmentation des bénéficiaires de la distribution alimentaire : « 53 départements font état d'une hausse comprise entre 5 et 20 % » . Les plus concernés ont été les jeunes, les familles monoparentales, les titulaires de minima sociaux, les personnes âgées et les demandeurs d'asile. A noter qu'une demande en milieu rural se fait jour également.
(1) Voir ASH n° 2379 du 29-10-04 et n° 2381 du 12-11-04.
(2) Soit 7 108 places pour le niveau 1 « Mobilisation hivernale » et 1 839 pour le niveau 2 « Grand froid », contre 5 380 et 2 680 respectivement prévues au début de l'hiver.
(3) Les publics concernés, par ordre décroissant, sont : les hommes seuls, les jeunes, les femmes seules, les familles, les couples, les demandeurs d'asile et les déboutés du droit d'asile.