Qui sont les enfants et les adolescents (environ 80 000) pris en charge dans les 321 centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) ?L'enquête nationale sur les populations suivies en psychiatrie, réalisée au début de 2003, permet d'actualiser les données sur le public de ces établissements situés aux frontières du médico-social et de la psychiatrie infanto-juvénile (1).
Comme dans l'ensemble des structures prenant en charge des enfants présentant des troubles psychiatriques, le sex-ratio y est très déséquilibré : on y compte 177 garçons pour 100 filles (contre environ 105 pour 100 dans la population des 0 à 20 ans). La différence diminue avec l'âge : il y a deux fois plus de garçons que de filles parmi les patients de 5 à 9 ans alors que les deux sexes sont à peu près à égalité parmi les 15-19 ans. Ce fait recoupe les constats réalisés par ailleurs : les perturbations graves du développement psychique ou du comportement se manifestent à des âges plus précoces chez les garçons (comme l'autisme, qui se révèle souvent à partir de 3 ans et qui est quatre fois plus fréquent chez eux), tandis que les troubles alimentaires ou de l'humeur, qui affectent surtout les filles, apparaissent plutôt après 14 ans. On ne peut écarter non plus une tolérance différente aux symptômes manifestés par les enfants des deux sexes...
Le groupe d'âge le plus représenté est celui des 5-9 ans (49 %), devant ceux des 10-14 ans (39 %), des 15-19 ans (8 %) et des moins de 5 ans (3 %). Sans doute parce que la majorité des troubles sont repérés à l'école maternelle ou primaire, au moment de la socialisation.
62 % des enfants suivis vivent chez leurs deux parents, 30 %chez un seul parent, 4 % en famille d'accueil et 1 % en institution. Les professionnels signalent un environnement marqué par des carences affectives, éducatives, sociales ou culturelles chez 15 % des enfants, par des troubles mentaux ou des perturbations psychologiques dans la famille (conflits, deuil, alcoolisme, dépression...) dans 25 % des cas.
Parmi les enfants ou adolescents eux-mêmes, les pathologies le plus souvent détectées sont les troubles névrotiques (39 %) et ceux du développement ou des fonctions instrumentales tels que les troubles du langage (18 %). 3 % souffrent de psychoses.
73 % des patients bénéficient de consultations à un rythme au moins hebdomadaire. Neuf enfants sur dix poursuivent une scolarité ordinaire, mais cette proportion diminue avec l'avancée en âge. Enfin, 1 % des enfants ouvrent droit à l'allocation d'éducation spéciale (2).
(1) « Les enfants et les adolescents pris en charge dans les centres médico-psycho-pédagogiques » - DREES - Etudes et résultats n° 392 - Avril 2005 - Disp. sur sante. gouv. fr.
(2) Devenue allocation d'éducation de l'enfant handicapé depuis la loi du 11 février 2005.