A la même date du 31 décembre 2001, un peu plus de 4 000 jeunes adultes étaient encore maintenus, faute de solution adaptée, dans des établissements pour enfants et adolescents au titre de « l'amendement Creton » (1). Leur nombre a diminué de 15 % entre 1995 et 2001, mais le reflux reste très lent pour une mesure provisoire, votée en janvier 1989...
Leur proportion représente, en moyenne nationale, 3 % de l'effectif des établissements pour les moins de 20 ans, avec des pointes à plus de 8 % dans la Côte-d'Or ou dans le Territoire de Belfort. Les établissements les plus concernés sont ceux qui accueillent des enfants polyhandicapés : dans un cas sur deux, ils comptent des jeunes adultes, lesquels occupent alors 17 % des places.
Ces adultes en attente de solution (2) ont entre 20 et 23 ans dans 85 % des cas, mais certains ont 30 ans... Ils sont atteints de déficiences sévères et souvent multiples : un sur deux a besoin d'une aide pour sa toilette, deux sur trois ne lisent pas du tout, et autant ont des difficultés à communiquer. Près d'un sur deux est accueilli en internat et près d'un sur dix (un sur trois en région parisienne) dans un département non limitrophe de celui des parents. Quatre sur dix sont déjà dans l'établissement depuis plus de dix ans. La sortie est d'autant plus difficile que les déficiences sont plus sévères.
5 % sont néanmoins orientés vers le milieu de travail ordinaire, 48 % vers une activité en milieu protégé, 24 % vers un foyer occupationnel et 10 %vers une maison d'accueil spécialisée. Enfin, 13 %finissent par se retrouver... au domicile de leurs parents, dont la moitié dans l'attente d'une place en établissement.
(1) « Les jeunes adultes relevant de l'amendement Creton » - DREES - Etudes et résultats n° 390 - Avril 2005 - Disp. sur
(2) Près de 1 500 jeunes adultes (souffrant le plus souvent de déficiences physiques ou sensorielles) bénéficient également d'une dérogation d'âge pour terminer leurs études.