Est-ce un pas de plus dans l'organisation d'un « lobby des personnes âgées », encore très peu audible en France ? C'est en tout cas le souhait des créateurs de l'Association vivre et vieillir ensemble en citoyens (AVVEC) (1), lancée le 11 avril sous le double parrainage de l'Association de directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (Adehpa) (2) et de la Fédération nationale des personnes âgées en établissements et de leurs familles (Fna-paef) (3). Née il y a un an et encore en cours d'implantation, cette dernière regroupe, à l'heure actuelle, des responsables d'associations surtout présentes dans l'Ouest et en Ile-de-France.
Avant comme après la canicule, ce sont les professionnels, plus que les usagers, qui ont dénoncé le retard accumulé par la France dans la prise en charge de la dépendance liée au grand âge. L'idée d'AVVEC, c'est qu'ensemble, professionnels et usagers pourront mieux faire reconnaître aux aînés une autre place dans la société et « favoriser le respect de leur autonomie et de leur intégrité avant la prise en charge de leurs pathologies », à domicile comme en établissement. « Tous ceux qui veulent nous rejoindre sont les bienvenus », ajoutent les deux co-présidents, Joëlle Le Gall et Pascal Champvert.
Outre des campagnes de communication pour « changer le regard » sur les personnes âgées, AVVEC demande la réunion d'une conférence nationale réunissant pouvoirs publics, financeurs, organisations de personnes âgées, de familles, de directeurs et de consommateurs afin d'évaluer les besoins. Elle les chiffre, pour sa part, à 40 000 places nouvelles en établissements d'ici à 2007. Elle propose en outre la création d'un plan pluriannuel de restructuration des maisons de retraite qui ne sont plus aux normes.
Dans ces établissements, elle veut obtenir, à terme, un doublement de l'effectif des personnels, afin de passer d'un encadrement de quatre à cinq salariés pour dix résidents à un taux de huit ou dix, comme en Allemagne ou aux Pays-Bas.
Pour y parvenir, elle veut voir « attribuer intégralement l'ensemble des crédits issus de la suppression du jour férié en 2005 à l'aide aux personnes âgées ». En sus, et pas à la place, des crédits d'assurance maladie. Elle appelle enfin à la création d'un « véritable risque dépendance financé par la solidarité nationale », qui permettrait aux personnes âgées de bénéficier d'un « droit à compensation de leur handicap ». Lequel devrait faire baisser la part du coût des maisons de retraite (70 à 80 %) laissée à la charge des résidents ou de leur famille.
AVVEC se propose de mieux faire entendre la voix de ces derniers. Par exemple dans la commission du Plan récemment mise en place pour évaluer les besoins en établissements (4), qui ne comporte aucun représentant des usagers. Ou bien au conseil de la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie qui devrait être bientôt désigné.
(1) AVVEC : 10A, quai Beaubourg - 94100 Saint-Maur.
(2) Adehpa : 3, impasse de l'Abbaye - 94100 Saint-Maur - Tél. 01 55 12 17 24.
(3) Fnapaef : Espace associatif - 53, impasse de l'Odet - 29000 Quimper - Tél. 02 98 64 81 39.
(4) Voir ASH n° 2399 du 18-03-05.