Fin février, la France comptait 2 481 100 demandeurs d'emploi de catégorie 1 (1), soit 12 800 de plus que le mois précédent ( + 0,5 %, + 2,1 % en un an), selon les dernières statistiques du ministère de l'Emploi (2). Cette nouvelle hausse, après celle de janvier (+ 0,7 %), touche en priorité les hommes (+ 0,8 %, contre + 0,2 % pour les femmes). Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail, calculé différemment (3), est, lui, resté stable à 10,1 % de la population active (+ 0,1 point sur un an). Signe que le Premier ministre doute à présent que le taux de chômage puisse, dès cette année, être ramené à 9 %, comme il s'y était engagé à la mi-janvier, il a décrété une « nouvelle mobilisation pour l'emploi ». Un séminaire gouvernemental devait se tenir le 7 avril sur ce sujet. De son côté, le ministre du Travail, Jean-Louis Borloo, a reconnu que la baisse promise par le pensionnaire de Matignon n'aurait « probablement pas lieu dans les délais », mais continue à soutenir que « les tendances lourdes s'inverseront à partir du 30 juin, en tout cas pour le deuxième semestre 2005 ».
Alors que le chômage des moins de 25 ans progresse de 0,9 % en un mois et de 3 % en un an, celui des plus de 50 ans recule de 0,2 % par rapport au mois dernier et de 0,5 % dans l'année. Mais c'est une fois encore la situation des chômeurs de longue durée - inscrits à l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) depuis au moins un an - qui est la plus préoccupante, leur nombre croissant sensiblement, tant dans le mois (+ 1,2 %) que dans l'année (+ 7,5 %).
Reste quelques signes encourageants, parmi lesquels la légère diminution du nombre d'inscriptions à l'ANPE (- 0,2 % en un mois, - 3,9 % en un an). Un repli qui s'explique avant tout par la baisse des entrées faisant suite à un licenciement économique (- 4,2 %en un mois, - 16,1 % en un an) ou à une autre cause de licenciement (- 10,3 % en un mois, - 5,4 % en un an). Les premières entrées diminuent également, mais moins sensiblement : - 1 % en un mois et - 1,3 % dans l'année. Tandis que celles consécutives à une fin de contrat à durée déterminée augmentent de 0,4 % par rapport à janvier, mais baissent de 5,2 % dans l'année. Les entrées liées à une fin de mission d'intérim, enfin, progressent de 5,4 % en un mois, mais diminuent de 4,9 % en un an. Autre indicateur positif : le nombre des sorties des fichiers de l'agence progresse de 2,7 % (- 6,2 % en un an). Et ce, même si les sorties pour reprise d'emploi déclarée sont en recul, tant dans le mois (- 3,1 %) que dans l'année (- 2 %). Tout comme, d'ailleurs, celles consécutives à une entrée en stage : - 3,7 % en février et - 8,2 %en une année.
Par ailleurs, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1+6 (4) est en hausse de 0,1 %en février (+ 2,9 % en un an) pour atteindre 2 931 700.
Signalons enfin que 2 649 900 chômeurs étaient indemnisés par les Assedic en février (+ 0,3 % en un mois, - 0,5 en un an), répartis comme suit : 2 228 200 au titre de l'assurance chômage (+ 0,5 % en un mois, - 0,4 % en un an) et 421 700 au titre de la solidarité de l'Etat (- 1,2 % en un mois, - 1,3 % en un an) (5).
(1) Personnes inscrites à l'ANPE déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée, ayant éventuellement exercé une activité occasionnelle ou réduite d'au plus 78 heures dans le mois.
(2) DARES - Premières informations n° 14.3 - Avril 2005
(3) Le BIT retient les personnes sans emploi qui en recherchent un et sont immédiatement disponibles.
(4) Personnes inscrites à l'ANPE déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée, y compris celles qui ont exercé une activité réduite de plus de 78 heures au cours du mois.
(5) Statistiques disponibles sur