L'Agefiph se désengage de l'accompagnement des étudiants...

Comment l'accompagnement des étudiants handicapés va-t-il s'organiser ? Plusieurs associations s'inquiètent. La loi du 11 février 2005 renvoie cette responsabilité à l'Education nationale. De son côté, le Fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) (1) se désengage de cette action qu'il menait depuis dix ans. De 800 à 900 personnes, dont bon nombre de jeunes sourds, reçoivent actuellement de sa part un financement pour des aides techniques ou humaines, pour un montant de près de 4 millions d'euros. « Mais l'Agefiph est obligée de se recentrer sur sa mission d'aide à l'insertion professionnelle en entreprise, car elle doit désormais équilibrer strictement dépenses et recettes, ayant épuisé la réserve de trésorerie dont elle disposait depuis les deux premières années d'application de la loi de 1987 (avant même sa montée en charge)  », explique Amine Moussaoui, son chargé de communication. « Il n'y aura pas de suppression aveugle, ajoute-t-il. L'association est prête à prendre des mesures de transition pour assurer la rentrée 2005, jusqu'à l'entrée en vigueur des nouvelles mesures au 1^er janvier 2006. »

L'Union nationale des associations de parents d'enfants déficients auditifs (Unapeda) (2) et le Collectif des prestataires en aides humaines pour les étudiants sourds (Copahes) d'Ile-de-France (3), s'inquiètent cependant de la réalité et de la qualité du relais. A supposer que des auxiliaires de vie étudiante soient recrutés, ce seront des généralistes (pas toujours formés d'ailleurs). Ils peuvent convenir dans certains cas, mais ne pourront pas assurer, par exemple, le codage ou la traduction en langue des signes, qui étaient le fait de structures associatives rémunérant de vrais professionnels, rappellent-ils. La prestation de compensation prendra-t-elle le relais de l'Agefiph ? Les sourds y auront-ils droit ? Leurs questions n'ont pas encore reçu de réponse.