Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail a atteint la barre des 10 % de la population active non pas en janvier 2005, comme le montraient les dernières statistiques du ministère de l'Emploi (1), mais dès octobre 2003. C'est ce que révèle l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), qui, comme chaque année, révise ses évaluations (2). Le chômage a même dépassé ce seuil symbolique en janvier 2005, pour s'établir à 10,1%, soit 0,1 % de plus que l'estimation réalisée fin janvier. A cette date, 2,764 millions de personnes étaient ainsi comptabilisées comme chômeurs.
Si cette hausse du chômage n'a épargné aucune catégorie socio-professionnelle, elle a surtout touché les jeunes : entre 2003 et 2004, le taux de chômage des 15-29 ans a progressé de près d'un point, passant de 16,5 % en moyenne à 17,4 %, l'augmentation la plus forte ayant concerné les titulaires du seul baccalauréat. L'INSEE note par ailleurs que la création d'emplois observée en 2004 ne s'est pas traduite pas une baisse significative du chômage. La raison : l'emploi s'est réduit dans l'industrie manufacturière (- 98 000) au profit de l'emploi tertiaire, notamment dans les secteurs des services aux particuliers (+ 68 000) ou de l'éducation, de la santé et de l'action sociale (+ 115 000). « Les emplois créés ont donc satisfait une offre de travail féminine sans répondre aux besoins nés des pertes d'emploi industriels. »
(1) Voir ASH n° 2397 du 4-03-05.
(2) INSEE Informations Rapides n° 90 du 21 mars 2005 et INSEE Première n° 1009 - Mars 2005.