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La Miviludes trace les contours du « risque sectaire » dans son rapport annuel

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« Sans être à l'abri de poussée délirante imprévisible, notre société paraît mieux protégée que d'autres des débordements », constate le président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), Jean-Louis Langlais, qui juge aussi que « les manifestations de dérives majeures sont moins apparentes que naguère ». Pour autant, le « risque sectaire » - thème du rapport annuel de l'instance rendu public le 22 mars (1) - subsiste. Pour preuve, la situation des quelque 40 000 élèves des établissements d'enseignement privés hors contrat et d'enseignement à distance qui « n'ont, semble-t-il, pas bénéficié » des procédures de contrôle renforcées par une loi de décembre 1998. Or l'enseignement qu'ils reçoivent peut précisément être « dispensé par des communautés fermées ou intégristes ». C'est pourquoi la mission recommande que des instructions soient données aux corps d'inspection de l'Education nationale pour améliorer l'application de ce texte.

Autre danger pointé du doigt : celui encouru par des enfants en raison de l'appartenance de leur famille à un groupe d'adeptes. Ils ont « quelquefois une filiation perturbée, ayant du mal à reconnaître réellement qui sont leurs parents : ils sont élevés par le "groupe" ou considérés comme les enfants du gourou », parfois même offerts sexuellement à ce dernier, relève ainsi le rapport.

La Miviludes met, par ailleurs, en garde contre « les risques de charlatanisme » entourant certaines techniques d'adaptation ou de rééducation utilisées pour venir en aide à des enfants autistes ou trisomiques et contre « les théories qui assimilent le handicap au rachat d'une dette karmique ou qui font espérer l'amélioration de l'état de santé par des approches dénuées de toute valeur scientifique ».

Au-delà, elle préconise de mieux contrôler l'accueil à domicile des personnes vulnérables - personnes handicapées et âgées et enfants en bas âge. En effet, note le rapport, « l'accueil à titre onéreux de personnes âgées ou handicapées par des particuliers à leur domicile est un mode d'hébergement qui se développe. Un guide méthodologique aiderait utilement les conseils généraux dans l'instruction des demandes d'agrément présentées par des familles candidates. » La mission réitère, d'autre part, comme l'année dernière, sa volonté d'allonger les délais de prescription pour les actions en justice afin de donner aux anciens adeptes le temps de déposer plainte. Une demande qui sera, selon le ministère de la Justice, prise en considération dans le cadre d'une réflexion d'ensemble sur le régime des prescriptions.

Notes

(1)  Disponible sur www.miviludes.gouv.fr.

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