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Plan de santé mentale : les psychiatres publics réclament une « volonté politique forte »

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L'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp) (1) a, le 22 mars, rappelé « le décalage entre les intentions et les mesures » du plan de santé mentale annoncé en février par Philippe Douste-Blazy (2), alors qu'elle s'apprêtait à remettre ses propres propositions écrites au ministre. Plusieurs associations de professionnels et de patients avaient auparavant réagi, pointant notamment «  l'illusion » financière du plan (3).

Comme ces dernières, l'Idepp souhaite que le plan ne « passe pas à côté de la question de la démographie du secteur ». Si le moratoire sur la fermeture des lits est une avancée, considère-t-elle par ailleurs, les disparités géographiques méritent aussi d'être étudiées pour reconstituer les secteurs sur l'ensemble des territoires. « L'Ile-de-France affiche le plus grand nombre de fermetures de lits avant les DOM-TOM, souligne Eric Malapert, président du Syndicat des psychiatres d'exercice public. Ce qui pose des problèmes quand on sait qu'une certaine proportion des patients est déjà à la rue. Il y a donc une répartition à envisager, la règle minimale étant de ne pas de supprimer de lits sans création de structures alternatives. »

L'intersyndicale reproche encore au plan de ne pas s'intéresser suffisamment aux pathologies lourdes, comme la psychose, négligées selon elle par rapport aux pathologies dépressives. Elle déplore également le peu de place accordé aux partenariats à construire pour la prise en charge des conduites addictives ou à l'accompagnement de la périnatalité. Les mesures proposées dans le champ médico-social lui paraissent également dérisoires (4). « Il n'y a pas de mesure pour le logement et l'hébergement adapté alors que, dans les grandes villes, à l'occasion des renouvellements des baux, la location de tels logements devient déjà impossible, témoigne encore Eric Malapert. Déve-lopper des alternatives à l'hospitalisation nécessite une volonté politique forte, mais sera-t-elle au rendez-vous ? »

Cette inquiétude est d'autant plus grande qu'un décret prévoit désormais un schéma tarifaire pour les structures alternatives de l'hospitalisation privée (5). « La coordination de ces structures avec celles du secteur psychiatrique publique est fondamentale » pour la coordination de la prévention et des soins, estime l'intersyndicale, qui craint une ségrégation dans la prise en charge et « un recul d'un demi-siècle sur la désaliénation de la psychiatrie ».

Notes

(1)  Contact : Norbert Skurnik au 06 08 02 67 99 ou Eric Malapert au 01 42 22 21 83.

(2)  Voir ASH n° 2394 du 11-02-05.

(3)  Voir ASH n° 2395 du 18-02-05.

(4)  Voir ASH n° 2398 du 11-03-05.

(5)  Voir ASH n° 2397 du 4-03-05.

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