Un paragraphe de la plaquette de présentation d'Unifaf a fait bondir Jean-Marie Laurent, président de la Fédération nationale d'associations de directeurs d'établissements et services des secteurs sanitaire, social et médico-social sans but lucratif (Fnades) (1). Ce document précise que, pour bénéficier d'un financement du fonds d'intervention national pour une formation visant une élévation de sa qualification, un salarié doit obtenir de son employeur un engagement écrit de reclassement en fonction de son nouveau diplôme. « Sauf pour les diplômes liés à la fonction de directeur [Cafdes, master et DESS] lorsque le stagiaire est déjà sur un poste de directeur. »
« Ainsi, le directeur serait le seul salarié du secteur à ne pas bénéficier de la qualification qu'on lui demande et qu'on l'aide à acquérir ? C'est une discrimination inacceptable, sur la forme et sur le fond », juge Jean-Marie Laurent. Pour Didier Tronche, président adjoint d'Unifaf, rien de nouveau : la mesure prévaut depuis que le fonds d'intervention finance des formations de directeur. Surtout, Unifaf « ne peut aller plus loin que les conventions collectives de 1951 et de 1966, qui permettent d'exercer la fonction de directeur avec un diplôme de niveau II ou I ».
Jean-Marie Laurent ne voit pas les choses ainsi. Pour lui, en permettant explicitement aux employeurs d'envoyer les directeurs en formation de niveau I « tout en les exonérant a priori de la reconnaissance contractuelle et financière qui va avec », Unifaf, « qui n'est qu'un organisme collecteur », prend position, « de manière illégitime », dans le débat en cours sur l'obligation de qualification des directeurs et sur le décret qui devrait la réglementer (2). De même quand il « valorise une formation de niveau II comme le Caferuis ».
« Tout cela va dans le même sens, estime-t-il. Depuis que le Cafdes a été reconnu au niveau I, la proportion d'offres d'emplois qui s'y réfèrent est passée de 80 à 30% », a-t-il calculé à partir d'une analyse, effectuée en 2004 sur six mois, des petites annonces parues dans les ASH.
La Fnades a donc pris contact avec cinq autres organisations de directeurs en leur proposant d'écrire ensemble au président d'Unifaf, afin de dénoncer « l'instrumentalisation » de cet organisme « hors du champ de ses compétences » et de demander le retrait de la clause d'exception. Elle se propose aussi de débattre de la question des compétences, des délégations et des référentiels de formation des directeurs lors des états généraux prévus les 8 et 9 décembre prochains.
(1) Fnades : IMP Marie-Auxiliatrice - 2, boulevard Henri-Barbusse - 91210 Draveil - Tél. 01 69 83 70 83.
(2) Voir ASH n° 2381 du 12-11-04.