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Elus, malades, familles et professionnels associés dans une campagne sur les troubles psychiques

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« Accepter les différences, ça vaut aussi pour les troubles psychiques. » Décliné sous l'image de la tache d'encre en forme de chauve-souris ou de papillon du test de Rorschach, ce slogan fleurit ces jours-ci dans la presse généraliste et magazine. Il devrait réapparaître, à partir du 15 juin, dans les journaux municipaux et sur les panneaux publicitaires, tous sollicités gracieusement. Cette campagne de communication est initiée conjointement par des représentants des patients, des familles, des professionnels et des élus (1).

« C'est une première en France. Il est important de faire savoir que la maladie mentale est une maladie comme les autres, qui se soigne, s'accompagne. Les patients n'ont pas, en plus de la souffrance, à avoir honte d'être malades », plaide Claude Finkelstein, présidente de la FNAP-Psy. « Des appels semblables à celui de la mère du malade qui a tué deux soignantes à Pau, qui dit "J'ai demandé de l'aide et je ne l'ai pas eue ", nous en recevons constamment. Nous ne pouvons pas les laisser sans réponse », relève Jean Canneva, président de l'Unafam, qui souligne que « 95 %des malades sont dans la cité » et que « les troubles psychiques sont fondamentalement humains ». « Ils ont été longtemps cachés, il faut en parler », affirme Jacques Pélissard, président de l'Association des maires de France (AMF) qui, comme beaucoup d'élus dans leur permanence, constate une augmentation du nombre de personnes touchées par la souffrance psychique. « Elles ont besoin d'un accompagnement global, sanitaire et social, qui passe notamment par le logement et les clubs de soutien », ajoute-t-il en précisant que ces sujets vont faire l'objet de fiches techniques opérationnelles dans la revue et sur le site de l'AMF.

« Les troubles psychiques (anxiété, dépression, dépendances et psychoses) concernent environ 30 % de la population, rappelle Jean-Luc Roelandt, directeur du CCOMS. 37 % des Français consomment des médicaments psychotropes. Les troubles psychiques sont le premier facteur d'invalidité et la deuxième cause d'arrêts maladie. Tout le monde est susceptible d'être touché, de près ou de loin. » Pourtant, ces maladies entraînent toujours des réactions de déni, de rejet ou de perplexité, et c'est bien leur stigmatisation « qui constitue le plus important obstacle aux soins. »

D'où l'intérêt de cette campagne « positive » et « partenariale ». Ne tombe-t-elle pas à un moment défavorable après la série de faits divers dramatiques impliquant des malades psychiques ? Sur les 904 meurtres commis en 2004, peu leur sont dus, répond Jean-Luc Roelandt en déplorant qu'il n'existe aucune statistique sur les crimes et délits commis sous l'emprise de troubles psychiques. C'est peut-être l'occasion de rappeler que « les drames sont souvent liés à trois facteurs : le non-accompagnement, l'abandon des médicaments et l'usage de drogues », ajoute Jean Canneva, qui plaide fermement, avec Claude Finkelstein, pour la prévention, notamment de l'usage du cannabis.

Notes

(1)  Les initiateurs sont la FNAP-Psy, l'Unafam, l'AMF et le Centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS), soutenus par la Fédération française de psychiatrie, la Conférence des présidents de commission médicale de centres hospitaliers spécialisés, avec l'aide financière de la Fondation de France, de l'ADESM et du Psycom 75.

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