A son tour, le Syndicat des psychiatres français (1) salue le projet de plan « psychiatrie et santé mentale » présenté le 4 février (2). En « rupture avec les précédents », il se « penche pour la première fois depuis longtemps sur les besoins immenses d'une discipline malmenée et découragée ».
Le syndicat s'inquiète cependant de ne voir évoqué le secteur associatif médico-social « que comme lieu d'évacuation de malades chroniques qui n'ont pas leur place à l'hôpital, ignorant sa position déterminante dans le dispositif de soins, tout particulièrement en psychiatrie infanto-juvénile » où il réalise plus de la moitié des actes. Il se demande également si les créations de postes annoncées suffiront à combler le déficit de psychiatres dans des établissements « en voie de désertification » et à diminuer les « scandaleux délais d'attente », qui vont de quelques mois à un an pour les consultations, à plusieurs années pour l'hébergement des grands malades dépendants.
Les créations de places prévues en ambulatoire et en résidentiel correspondent à 29 en moyenne par département, soit nettement moins que les besoins, note-t-il encore. Elles se traduiront cependant par de nouvelles charges qui incomberont, surtout pour les adultes, aux conseils généraux. « Quelles assurances avons-nous qu'ils suivront ? »
Le syndicat s'étonne également de la quasi-absence de la psychiatrie libérale dans le plan, « dont le rôle est pourtant indispensable au décloisonnement et à la souplesse de prise en charge à juste titre préconisés ». Il rappelle aussi que le maillage existant, notamment au travers de la politique de secteur, doit associer toutes les modalités d'exercice de la profession. Laquelle jugera le plan « à ses effets ».
(1) SPF : 147, rue Saint-Martin - 75003 Paris - Tél. 01 42 71 41 11.
(2) Sur le plan, voir ASH n° 2394 du 11-02-05 - Sur les premières réactions du secteur, voir ASH n° 2395 du 18-02-05.