Les statistiques annuelles de la délinquance actuellement livrées par la police et la gendarmerie sont « partielles », « imprécises » et « difficiles à interpréter ». Le diagnostic du premier rapport de l'Observatoire national de la délinquance (1) ne tourne pas autour du pot. Les 3,8 millions de « faits constatés par les services » en 2004 (2) laissent de côté une partie des déclarations portées sur la « main courante », regrette-t-il. Ils ignorent en outre la délinquance relevée par les autres administrations, tels les 560 000 infractions à la législation du travail (qui donnent lieu à 18 000 procès-verbaux), les 24 300 procès-verbaux de la direction générale de la concurrence, les 9 200 cas de fraude fiscale, les 20 000 constatations faites par les douanes, les 20 millions d'infractions routières, dont 267 000 délits...
L'observatoire formule dix préconisations, la première portant sur l' « enregistrement sans équivoque de toutes les plaintes » . Il souhaite aussi la création d'un numéro national unique d'enregistrement des plaintes qui permettrait d'en assurer la traçabilité et de mettre en rapport la criminalité constatée et les réponses apportées par les parquets. Il demande également une amélioration du suivi des violences urbaines et scolaires (incluant l'enseignement privé) et de la connaissance des violences faites aux femmes. Il veut encore avoir des informations sur le profil (âge et sexe) des victimes et demande la réalisation d'une grande enquête nationale annuelle de victimation.
(1) Sur son statut et ses missions, voir ASH n° 2371 du 3-09-04.
(2) Voir ASH n° 2391 du 21-01-05.