Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1, qui sert de référence pour mesurer le taux de chômage (1), a progressé de 0,7 %au mois de janvier (+ 0,7 % pour les hommes et + 0,8 % pour les femmes) pour atteindre 2 461 600, soit 17 400 personnes de plus que le mois précédent, selon les dernières statistiques du ministère de l'Emploi (2). Ce qui porte le taux de chômage à 10 % de la population active (3), seuil qui n'avait plus été franchi depuis le mois de février 2000. Sur l'année, le chômage est en hausse de 1,6 % (+ 38 700 demandeurs d'emploi). La nouvelle est particulièrement amère pour le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, qui s'était engagé à la mi-janvier à faire baisser le taux de chômage d'environ un point par an à compter de 2005, et ainsi à le ramener à 9 % dès cette année, en s'appuyant notamment sur le plan de cohésion sociale. Pour Jean-Louis Borloo, cependant, ce dernier « ne commencera pas à produire ses effets matériels avant le second semestre de cette année ».
Dans le détail, le chômage des jeunes (- de 25 ans) baisse de 1 % sur un mois, mais grimpe de 3,1 % sur l'année. Celui des plus de 50 ans connaît une évolution inverse, progressant légèrement par rapport à décembre (+ 0,6 %), mais reculant sur l'année (- 0,5 %). La situation des chômeurs de longue durée - inscrits à l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) depuis au moins un an - est de loin celle qui est la plus préoccupante, leur nombre augmentant sensiblement, tant sur le mois (+ 1,6 %) que sur l'année (+5,6 %).
Reste quelques signes encourageants, parmi lesquels la diminution du nombre d'inscriptions à l'ANPE (- 2,7 %sur un mois et - 2,5 % sur l'année). Ce repli s'explique par la diminution des entrées consécutives à un licenciement économique (- 3,6 % sur un mois, - 13,5 % sur un an) ou à une autre cause de licenciement (- 5,5 %), ces inscriptions progressant toutefois sur l'année (+ 1,5 %). Surtout, il est dû au recul des premières entrées (- 5,4 % sur un mois, + 5,3 sur un an) et de celles liées à une fin de mission d'intérim (- 5,5 %, - 3,3 % sur un an). Quant aux inscriptions faisant suite à la fin d'un contrat à durée déterminée, elles restent stables en janvier, mais diminuent sur l'année (- 2,8 %). Signe toutefois que le chômage est bien une donnée structurelle, le nombre de sorties des fichiers de l'agence suit une courbe préoccupante : - 4,9 % sur un mois et, surtout, - 10 % par rapport à janvier 2004. Cela s'explique par la forte chute des reprises d'emploi déclarées (- 10,9 % sur un mois, - 2,7 % sur un an) et des entrées en stage (- 13,7 % sur un mois, - 12,7 % sur un an).
Egalement publié par le ministère, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1 + 6 (4) a progressé de 0,4 % au mois de janvier et de 2,8 % sur un an.
Signalons enfin que 2 662 100 chômeurs étaient indemnisés par les Assedic en janvier (- 1,4 % en un mois, - 2 % sur un an), dont 2 238 000 au titre de l'assurance chômage (- 1,6 %en un mois, - 2,3 % sur un an) et 424 100 au titre de la solidarité de l'Etat (- 0,5 % en un mois, - 0,7 % sur un an) (5).
(1) Personnes inscrites à l'ANPE déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée, ayant éventuellement exercé une activité occasionnelle ou réduite d'au plus 78 heures dans le mois.
(2) DARES - Premières information n° 09.03 - Mars 2005.
(3) Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), qui retient les personnes sans emploi qui en recherchent un et immédiatement disponibles, atteint également les 10 % (+ 0,1 point sur un mois).
(4) Personnes inscrites à l'ANPE déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée, y compris celles qui ont exercé une activité réduite de plus de 78 heures au cours du mois.
(5) Statistiques disponibles sur