67 % des Français jugent insuffisante la prise en charge des personnes âgées

Dans la prise en compte du vieillissement de la population, les Français seraient-ils en avance sur leurs responsables politiques ? Tandis qu'un sur trois déclare connaître dans son entourage une personne âgée avec une perte d'autonomie, deux sur trois jugent insuffisante l'action des pouvoirs publics en ce domaine. Malgré les améliorations constatées dans la prise en charge. C'est du moins ce qui ressort d'un sondage TNS-Sofres, réalisé pour la Fédération hospitalière de France (FHF) (1) et L'Express. Selon cette enquête, 87 % des Français se disent prêts à consacrer du temps à une personne âgée de leur entourage, 79 % à lui payer une aide à domicile, 61 % une place en maison de retraite, 56 % à la prendre à domicile, 48% à donner de l'argent à une association d'aide et même 39 % à voir augmenter leurs cotisations sociales.61 % conseilleraient à leurs proches de s'orienter vers un métier de la prise en charge...

En présentant ces résultats, Claude Evin, président de la FHF, a poussé un nouveau « coup de gueule » sur le retard de la France en la matière. « Droite ou gauche, depuis 20 ans, les arbitrages en faveur des personnes âgées ont toujours été insuffisants », et c'est encore le cas aujourd'hui, estime-t-il, en évoquant notamment la sous-médicalisation des maisons de retraite. « Il n'y a pas de lobby du grand âge », regrette-t-il en soulignant que le problème n'a pas été abordé par la récente réforme de l'assurance maladie tandis que la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie est soumise à une lente montée en charge. « Il y a pourtant urgence, la pression la plus forte est devant nous. »

« La prise de conscience nécessite une prise de décision », rebondit l'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (2). Elle demande la tenue d'une conférence nationale sur l'aide aux personnes âgées fragilisées, réunissant pouvoirs publics, financeurs, organisations de personnes âgées, de consommateurs, de familles et de professionnels pour dynamiser un plan « vieillissement et solidarités » « notoirement insuffisant ».