Santé mentale : la Fédération Croix-Marine demande un renforcement du secteur associatif

Si elle accueille favorablement l'ambition et les grandes lignes du projet de plan « psychiatrie et santé mentale » présenté le 4 février par Philippe Douste-Blazy (1), la Fédération d'aide à la santé mentale Croix-Marine (2) reste vigilante sur un enjeu majeur de la réforme : la continuité des soins entre le secteur psychiatrique et les dispositifs médico-sociaux et sociaux. La nécessité de disposer d'une offre diversifiée et d'un accompagnement renforcé des usagers et de leurs familles, insiste-t-elle, concerne tout particulièrement les patients atteints d'une pathologie de longue durée, qui ne peuvent pas toujours bénéficier des mesures destinées aux personnes handicapées.

Pour la fédération, il est nécessaire de renforcer le rôle du secteur associatif « qui dispose d'une place privilégiée pour associer les usagers, leurs familles, les professionnels et les élus locaux et imaginer, au plus près des besoins du terrain et dans des relations de partage et non d'affrontement, des réponses souples, originales et coordonnées ». La coopération avec les travailleurs sociaux et le personnel médico-social, estime-t-elle également, « pose la question de leur sensibilisation au champ de la psychiatrie par les professionnels de la santé mentale, qui serait également l'occasion d'une ouverture de ces derniers sur un champ qu'ils méconnaissent parfois ».

Un maillage territorial de qualité, ajoute-t-elle, « ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion collective sur les conditions d'installation des jeunes médecins ». La fédération soutient par ailleurs la proposition de l'Union nationale des amis et familles de malades mentaux (Unafam), de la Fédération nationale des associations d' (ex) patients en psychiatrie (FNAP-psy), de la Conférence des présidents des commissions médicales d'établissements des centres hospitaliers spécialisés et de la Fédération hospitalière de France (3) d'initier des contrats de plan avec les collectivités locales. Elle reste enfin, comme ces organisations, « préoccupée par les incertitudes budgétaires qui accompagnent ce projet ».