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Rééducation : l'action sociale et professionnelle précoce double les chances de retravailler

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« Inscrire l'insertion sociale et professionnelle des patients comme une priorité, au même titre que la mise en place des traitements » : ce projet autour duquel s'est constitué le réseau de centres ou de services de réadaptation baptisé Comète (Communication, environnement, tremplin pour l'emploi) vient d'être validé par un audit du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc).

Né en 1991 au sein du centre mutualiste de rééducation et de réadaptation fonctionnelle de Kerpape (Morbihan), Comète-France (1) compte à ce jour 17 établissements qui fonctionnent selon le même contrat d'objectifs et de moyens, cofinancé à 55 % par l'assurance maladie et à 45 % par l'Agefiph. Ce contrat repose sur l'intervention d'une équipe pluridisciplinaire comportant des assistantes sociales, ergothérapeutes, éducateurs, ergonomes, psychologues du travail... au côté de l'équipe de soins et en même temps qu'elle. Alors que dans les autres centres, une assistante sociale intervient souvent seule, et en fin de parcours, pour aider le retour à domicile du patient.

Réalisée à la demande de l'Agefiph, l'étude (2) a porté sur 200 personnes suivies en rééducation, la moitié avec l'intervention d'une équipe Comète, l'autre moitié sans. Dans les deux cas, le public est touché à parts égales par un accident (de la vie ou du travail) ou par une maladie grave, et il est plus masculin, plus jeune et plus lourdement handicapé que la moyenne des personnes reconnues par la Cotorep. Avant leur entrée en traitement, 80 % occupaient un emploi. Lors de leur arrivée au centre, 84 % se disent limités dans la nature du travail qu'ils peuvent réaliser, 60 % dans la quantité de travail et 48 % dans leurs capacités de déplacement.

Pendant leur séjour, 62 % des « patients Comète » ont eu des entretiens réguliers sur leur devenir professionnel (contre 14 % pour les autres), 56 %ont bénéficié de l'intervention d'un professionnel auprès de leur employeur ou du médecin du travail (contre 29 %), avec une proposition d'aménagement du poste ou du lieu de travail dans 45 % des cas (contre 22 %), une aide juridique ou administrative dans 41 % des cas (contre 9 %). Résultat : entre un et trois ans après leur sortie, 74 % des « patients Comète » ont retravaillé (contre 39 %). 92 % sont dans une « logique d'emploi », qu'ils soient salariés, chômeurs ou en formation (contre 61 %, avec un recours plus fréquent à l'invalidité).

Au total, selon l'étude, le suivi Comète est le premier facteur explicatif de la probabilité de retravailler, quels que soient le profil socio-démographique de la personne, sa situation professionnelle passée et son handicap. D'autres facteurs interviennent dans un second temps comme le type de déficience, les personnes ayant des atteintes cérébrales retravaillant beaucoup moins souvent.

Un seul bémol à ce bilan très positif : si l'action Comète facilite le retour à l'emploi, son effet semble « moins visible dans le soutien psychologique ». Qu'elles sortent ou non d'un établissement du réseau, la moitié des personnes enquêtées déclarent en effet avoir du mal à vivre avec leur handicap, et presque autant avoir du mal à réorganiser leur vie sociale. Cette seconde difficulté est cependant moins fréquente pour les personnes ayant retravaillé.

Notes

(1)  Comète-France : CRRF de Kerpape - BP 78 - 56275 Ploemeur cedex - Tél. 02 97 82 61 74 - www.cometefrance.com.

(2)  Résumée dans la lettre Tendances n° 2 - Février 2005 - Disponible sur www.agefiph.asso.fr, rubrique publications.

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