Pour une école « qui lutte contre les exclusions au lieu de les creuser »

« Pour une école plus juste et solidaire, qui refuse l'exclusion, votre copie, Monsieur Fillon, est à revoir ! » Dix organisations (1) interpellent ainsi le ministre de l'Edu-cation nationale au moment où il défend son projet de loi d'orientation sur l'avenir de l'école (2). Constatant que sur les 160 000 jeunes qui sortent chaque année du système éducatif sans diplôme, on trouve « douze enfants pauvres contre un enfant de cadre », elles réclament une école qui vise à « la réussite de tous » et « lutte contre les exclusions au lieu de les creuser ». Elles appellent donc à une autre définition du « socle commun » que celle retenue par le ministre. « Au-delà des seules connaissances », il devrait développer les compétences existant en chacun et « des capacités telles que l'autonomie, l'initiative, le travail en équipe, la gestion du temps, la créativité. »

Ce qui implique un collège qui « ac-cueille tous les jeunes, sans exclusion, sans pré-orientation précoce ». Et un système scolaire qui renouvelle ses pratiques pédagogiques, mette en place des parcours de formation individualisés, revoie ses méthodes d'évaluation et apporte, « y compris aux élèves les plus en difficulté », un soutien adapté à chacun « dès la maternelle et aussi longtemps que nécessaire ».

Ce qui suppose également, ajoutent les dix organisations, un autre type de recrutement et de formation des enseignants, cette dernière devant « comprendre une approche des relations avec les familles, et en particulier avec celles les plus éloignées de l'école ».