En 2000, Jean-Michel Bloch-Lainé, son président, lançait un vaste chantier destiné à revisiter et actualiser le projet de l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) (1). Une redéfinition destinée à redonner une cohérence à l'organisation en prenant en compte les mutations de l'environnement avec la construction de la branche professionnelle, les enjeux liés à la représentation de l'économie sociale, les évolutions législatives et l'édification de l'Europe sociale.
Fin 2003, l'Uniopss a ainsi adopté une charte redéfinissant les relations, trop souvent ambiguës, entre les 22 Uriopss et les 129 adhérents nationaux. Et le 15 décembre dernier, ses membres, réunis en assemblée générale, ont voté à une large majorité (97 % des votants) une motion où ils affirment leur volonté de « s'adapter en temps voulu à l'évolution historique profonde et rapide de leur environnement national et européen ». Ce document, qui constitue les fondements du projet stratégique de l'Uniopss pour les trois ans à venir et devrait entraîner une réflexion organisationnelle, devrait être présenté officiellement le 31 mars lors du congrès de l'organisation à Tours.
Face aux enjeux de la décentralisation, de la mondialisation et des risques de rupture de la solidarité, les membres de l'Uniopss s'engagent, dans ce texte, à unir leurs forces pour construire « un modèle social, économique et politique, à haute portée démocratique, qui s'appuie sur les valeurs associatives ». Dix orientations ont été retenues, qui témoignent d'une évolution sensible de l'Uniopss dans ses relations avec ses partenaires.
Le texte réaffirme notamment l'identité de l'organisation et la nécessité d'articuler au mieux les missions complémentaires des Uriopss et des adhérents nationaux. L'accent est mis également sur le rôle politique - et non plus seulement technique - des Uriopss, leur dimension transversale et intersectorielle, et leur vocation à être des lieux de cohérence régionale.
Cette déclaration affirme, par ailleurs, la volonté de l'Uniopss de participer, avec ses Uriopss et ses adhérents, à la représentation de l'économie sociale. Enfin, la motion reconnaît, ce qui est nouveau, que les syndicats d'employeurs sont partie prenante de l'identité associative. Et souligne la nécessité de « rechercher des positions communes que chacun défendra dans le cadre de sa propre mission politique ou sociale ». Un pas important qui témoigne de la volonté de l'Uniopss, après son conflit avec l'Unifed en 2002 (2), de clarifier les rôles de chacun. Reste à traduire dans les faits, et au-delà des corporatismes, ce souci de travailler en bonne intelligence.
(1) Uniopss : 133, rue Saint-Maur - 75541 Paris cedex 11 - Tél. 01 53 36 35 00 - Voir notre article « Uniopss, le colosse aux pieds d'argile », ASH n° 2246 du 18-01-02.
(2) Voir ASH n° 2231 du 5-10-01.