« M. Barroso, vous avez tué le rêve européen. » C'est en ces termes très durs qu'Anne-Sophie Parent, présidente de la Plate-forme européenne des organisations non gouvernementales du secteur social (1), a accueilli le nouvel agenda de Lisbonne (voir ce numéro). Elle estime que celui-ci remet en cause l'équilibre de la stratégie européenne, établi il y a cinq ans, en privilégiant un modèle plus américain centré sur l'économie. « Les politiques économiques ne prospéreront pas sans politiques sociales fortes », a-t-elle défendu. « En abandonnant les objectifs sociaux et environnementaux de l'agenda de Lisbonne, l'Union européenne ne fera qu'élargir l'écart de confiance entre les institutions et les citoyens. Si toutes les politiques visaient uniquement à améliorer l'emploi et la croissance, les personnes démunies en activité augmenteraient, celles incapables de travailler seraient laissées pour compte, celles vivant dans l'indigence et la pauvreté iraient en s'accroissant et le sentiment d'insécurité serait de plus en plus prononcé. » Cette première réaction devrait être suivie par d'autres, accessibles également sur le site Internet de la plate-forme.
(1) Plate-forme européenne des ONG du secteur social : 18, square de Meeus - B-1050 Bruxelles - Tél. 00 322 511 37 14 -