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... tandis que l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme dresse un bilan très critique de l'existant

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Alors que le problème de l'illettrisme concerne des millions d'adultes en France (de 7 à 10 % des 18-65 ans ayant été scolarisés en français), seules 50 000 personnes reçoivent chaque année une formation de base à la lecture et à l'écriture. Pourquoi cet écart ? Comment les politiques s'organisent-elles sur le terrain ? C'est un état des lieux détaillé par région et portant sur les années 2002-2003, réalisé à l'origine pour sa propre information, que l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI) vient de rendre public (1). L'organisme prend soin de noter les points forts et les points faibles de chaque collectivité mais sa conclusion est inquiétante : « La politique mise en œuvre sur le territoire avec des moyens et des ressources humaines très différents dépend encore trop souvent de l'engagement personnel de ceux qui ont à y participer », résume sa présidente, Marie-Thérèse Geffroy.

Toutes les régions ne sont pas encore dotées d'un comité de pilotage réunissant l'ensemble des partenaires concernés, relève l'agence. Certains décideurs locaux se tiennent sur la réserve parce qu'ils souhaitent un partage plus clair des compétences entre l'Etat et les collectivités territoriales. Les services déconcentrés de l'Etat ne sont pas non plus exempts de reproches, certains étant absents des instances de concertation régionales. Pour l'agence, pas de doute : la lutte contre l'illettrisme est, et doit rester, « une compétence partagée entre l'Etat, les collectivités territoriales, la société civile et les entreprises ».

Dans les régions où une politique concertée est en place, les axes de progrès identifiés portent le plus souvent sur l'amélioration du repérage et de l'orientation et sur le développement des compétences des intervenants. Mais la prévention reste encore souvent en dehors du champ de la réflexion collective.

Autre faiblesse : le repérage des jeunes de 17 ans en situation d'illettrisme - 8 % des garçons et 4 % des filles -, réalisé lors des journées d'appel de préparation à la défense, ne donne pas lieu à un suivi effectif et durable. En outre, l'offre de formation n'est pas toujours adaptée à ces jeunes pas encore ou à peine sortis de l'échec de leurs apprentissages premiers.

Pour les adultes, « il n'existe ni dynamique, ni stratégie pérenne et concertée de repérage : tout est à reconstruire chaque année ». L'offre de formation, « relativement bien structurée » et diversifiée, permet « une assez bonne couverture territoriale, bien que le problème de l'isolement rural reste récurrent ». Cependant, les directions régionales de l'emploi et de la formation professionnelle, les conseils régionaux en charge de la formation continue et les conseils généraux responsables de l'accompagnement social « travaillent encore trop peu ensemble à la construction de parcours d'insertion ».

Dernière critique : le tour d'horizon réalisé ne permet pas d'évaluer l'impact réel des actions menées au regard des moyens engagés. L'agence demande donc la construction d'indicateurs qui ne soient pas seulement financiers. Ce qui suppose, comme pour toute politique publique transversale, une « impulsion nationale forte », qui devrait aller de pair avec la priorité affirmée à la mise en place des plans régionaux de lutte contre l'illettrisme.

Notes

(1)   « La lutte contre l'illettrisme dans les régions » - Texte disponible sur www.anlci. gouv. fr/, rubrique « ressources documentaires » - ANLCI : 1, place de l'Ecole - BP 7082 - 69348 Lyon cedex 7 - Tél. 04 37 37 16 80.

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