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Selon la Commission européenne, la protection sociale contribue au développement économique...

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La Commission européenne devait présenter, le 27 janvier, son « rapport conjoint sur la protection sociale et l'inclusion sociale ». Pour le dernier exercice du genre (1), les tenants d'une Europe sociale poussent leurs derniers feux, isolés, dans une Commission européenne renouvelée en novembre (2) et affichant, sous la conduite de José Manuel Barroso, une obsession de la compétitivité économique de plus en plus affirmée.

« Un haut niveau de protection sociale contribue aussi au développement économique », estime toutefois le commissaire à l'Emploi et aux Affaires sociales, Vladimir Spidla, entendant ainsi contrer une tendance, majoritaire au niveau européen, considérant que le meilleur garant de la lutte contre la pauvreté est le retour de la croissance (3). Le défi majeur pour les systèmes de protection sociale reste cependant l'évolution démographique. Elle aura un impact non seulement d'un point de vue financier mais également au niveau du contenu même des politiques sociales. Le déclin des 0-14 ans devrait ainsi conduire à créer un environnement plus propice pour l'enfance. La baisse des 15-29 ans devrait faire prendre conscience des transitions nécessaires entre l'école et le travail. Parallèlement, l'augmentation de la tranche des 50-64 ans souligne l'importance de ce que les économistes dénomment « l'active ageing » (permettre le travail des plus âgés). L'augmentation des plus de 65 ans, et particulièrement des plus de 80 ans, accentue l'urgence d'adapter les systèmes de retraite pour les rendre durables. Certes, le recours à un haut niveau d'immigration pourrait contrebalancer le déficit démographique. Cependant, soulignent les auteurs de ce rapport, les sociétés européennes ne pourraient en recevoir les pleins bénéfices que si elles créent les conditions nécessaires pour une bonne intégration des immigrants.

Le combat contre la pauvreté et l'exclusion sociale reste un objectif majeur pour l'Union européenne et ses Etats membres, estime le rapport. Mais le bilan est mitigé. 68 millions d'Européens se trouvent encore au-dessous du niveau de la pauvreté, soit 15 % de la population. Et le risque de pauvreté tend toujours à être plus important pour les chômeurs, les familles monoparentales, les personnes âgées vivant seules, particulièrement pour les femmes et les familles avec des personnes fortement dépendantes à charge. La Commission européenne présente néanmoins les plans des 25 Etats membres pour tenter de faire face aux problèmes. S'agissant de la France, elle prend note des objectifs ambitieux en matière d'emploi et de logement du plan pluriannuel pour la cohésion sociale, présenté en juin dernier (4).

Notes

(1)  Il n'y aura désormais plus de rapports spécifiques sur l'emploi, l'inclusion sociale et la protection sociale et la santé (voir ASH n° 2313 du 30-05-03). Selon les informations qui circulent actuellement à Bruxelles, toutes ces données pourraient même être fondues dans un seul rapport sur les grandes orientations économiques dans le cadre du processus de Lisbonne (vers une Europe « plus compétitive » ).

(2)  Voir ASH n° 2383 du 26-11-04.

(3)  C'est dans cette optique qu'a été réalisé le rapport de Wim Kok présenté en novembre dernier - Voir ASH n° 2381 du 12-11-04.

(4)  Voir ASH n° 2366 du 2-07-04

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