Dans une circulaire accompagnée d'une annexe explicative, la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins donne « à tous les acteurs de terrain concernés les principes de l'organisation graduée et coordonnée de prise en charge des enfants et adolescents qui doivent servir de base à l'élaboration » de ce volet particulier des schémas régionaux de l'organisation sanitaire (SROS) de troisième génération. Elle cible également certaines problématiques de la santé spécifiques à ces publics, notamment les périodes au cours desquelles ils sont les plus vulnérables (2/3 ans, adolescence...) et les axes de santé publique à prendre en charge (santé psychique, pathologies chroniques, handicap, maltraitance).
Premier objectif des SROS : structurer, à partir d'une évaluation des besoins et d'un état des lieux de l'offre de soins préventifs, curatifs et palliatifs, une organisation coordonnée de la prise en charge des intéressés. Ce, à plusieurs niveaux. Le premier, celui de proximité, doit articuler au mieux les acteurs ambulatoires et hospitaliers. Au deuxième, la pédiatrie générale hospitalière doit avoir un « rôle pivot dans la prise en charge de l'enfant et de l'adolescent en établissement de santé ». Enfin, l'administration évoque les modes de prise en charge spécialisée qui doivent s'articuler avec ceux de proximité et la pédiatrie générale hospitalière. A cet égard, la circulaire détaille notamment les principes devant régir l'offre de soins spécialisée en psychiatrie infanto-juvénile et les réponses prioritaires à apporter dans ce domaine.
Au-delà, le schéma doit prévoir des prises en charge spécifiques en particulier en matière de soins palliatifs afin de les assurer pour ces jeunes « au plus près de [leur] vie quotidienne » et de celle de leur entourage, avec un projet de soins spécifique pour chacun.
Deuxième volet du SROS : la coordination des acteurs, « élément clé » d'une prise en charge globale contribuant à la protection et au développement des enfants et adolescents. A cet effet, ils se réuniront au sein d'une commission régionale de l'organisation des soins des enfants et adolescents, placée sous la présidence du directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH). « Lieu de l'articulation entre les acteurs sanitaires, médico-sociaux et communautaires », sa mission sera notamment de répondre aux sollicitations de l'ARH concernant l'organisation des soins en direction de ces jeunes, de faire des propositions en ce domaine et de soutenir la mise en place de réseaux. Ces derniers devront en particulier porter sur les maladies chroniques et la prise en charge des troubles spécifiques du langage. « Des réseaux de prise en charge des adolescents, des enfants et adolescents handicapés, ou des réseaux de prévention peuvent également être mis en place, selon les besoins », poursuit l'administration.
Dernière ambition de ces SROS : répondre aux principaux enjeux de santé publique concernant ces jeunes. Plus spécifiquement, il s'agira de prendre en compte la problématique des adolescents. Il pourra, par exemple, s'agir de recommander l'intégration dans les projets des établissements d'un volet spécifique à cette question. Pourront également être particulièrement visés les adolescents malades chroniques ou ceux ayant fait une tentative de suicide. Le SROS devra en outre veiller à articuler la prise en charge sanitaire avec des lieux d'accueil, d'écoute et d'information ouverts aux adolescents (telles les maisons des adolescents).
Les enfants et adolescents handicapés ou à risque de handicap sont également au cœur des enjeux de santé publique sur lesquels le SROS doit se pencher. Ainsi, l'administration signale que le repérage et la prise en charge précoce des troubles chez les enfants à risque doivent faire l'objet d'une « réflexion particulière dans le cadre de l'organisation des soins ». Celle-ci devant encourager le développement des centres d'action médico-sociale précoce. De manière générale, le suivi hospitalier de ces jeunes doit se faire « en articulation étroite avec les structures médico-sociales ». Le SROS devra également établir des recommandations sur les conditions d'hospitalisation de ces jeunes et notamment prévoir la présence d'un proche auprès d'eux (membre de la famille ou de l'institution où est pris en charge l'enfant). Enfin, il doit identifier les structures de soins de suite ou de réadaptation pouvant accueillir les enfants et adolescents handicapés et polyhandicapés.
Un dernier « enjeu majeur » est celui de la maltraitance des enfants et adolescents. « Le caractère nécessairement pluridisciplinaire des réponses à apporter nécessite que le SROS organise les modalités de la réponse que les établissements de santé doivent apporter », indique la circulaire. A cet égard, le SROS devra établir des recommandations de façon à améliorer le signalement des situations supposées de maltraitance. Les établissements et services de pédiatrie doivent en particulier identifier un référent médical dans le domaine de la maltraitance des enfants et adolescents.