Lutter contre la pauvreté des familles, faciliter les procédures l'adoption, « accompagner le désir d'enfants »... Moins d'un mois après avoir hérité du portefeuille de la Famille, Philippe Douste-Blazy, qui est aussi en charge des Solidarités et de la Santé, a présenté, le 20 décembre, les grands axes de la politique de la famille pour 2005.
L'ancien maire de Toulouse a fixé comme « objectif prioritaire » de son action la réduction du nombre de familles pauvres, estimant que la France « n'a pas encore pris la mesure de cet enjeu ». Pour mener à bien cette mission, il a confié au président d'Emmaüs France, Martin Hirsch, le pilotage d'une commission « famille, vulnérabilité et pauvreté », dont il espère qu'elle sera en mesure de lui rendre ses propositions au mois de mars, afin de préparer la conférence de la famille au printemps consacrée aux « familles vulnérables ». Philippe Douste-Blazy attend « tout particulièrement des réponses concrètes » notamment sur le surendettement et le « développement des écoles de parents ». La commission devra par ailleurs répondre aux « difficultés spécifiques des familles monoparentales ».
Regrettant qu'actuellement « sur 11 000 parents qui souhaitent adopter un enfant chaque année, seuls 8 000 obtiennent un agrément et 5 000 effectivement un enfant », Philippe Douste-Blazy a par ailleurs clairement manifesté son intention d'aboutir en 2005 à une réforme des procédures d'adoption. Il a ainsi confirmé la création, en mars, d'une Agence nationale de l'adoption (1), destinée à « faciliter, accélérer et augmenter les possibilités d'adopter un enfant étranger ». A terme, cette nouvelle structure « devra pouvoir traiter environ 10 000 dossiers par an », a indiqué le ministre, qui a également promis d' « améliorer l'équité des Français face à l'adoption » .
Plus généralement, le ministre de la Famille souhaite « libérer le désir d'enfants » des Français. L'objectif est de faire en sorte que « les familles qui souhaitent [en] avoir ne s'en privent pas par crainte de ne pas avoir les moyens, financiers et logistiques, de les prendre en charge ». Rappelant que « pour assurer un renouvellement complet des générations, les femmes doivent avoir en moyenne 2,07 enfants, alors que le taux de fécondité en France atteint aujourd'hui 1,9 », il a annoncé, toujours dans le cadre de la préparation de la prochaine conférence de la famille, qu'un groupe de travail dirigé par Hubert Brin, président de l'Union nationale des associations familiales (UNAF), sera dédié à cette question. Celui-ci devrait rendre ses conclusions en avril. Parallèlement, Valérie Pécresse, députée (UMP) des Yvelines, travaillera sur « l'amélioration rapide des systèmes de garde d'enfants » et suivra, plus particulièrement, le projet de loi sur les assistantes maternelles, dont l'examen en première lecture devrait intervenir « début janvier » à l'Assemblée nationale.
Enfin, Philippe Douste-Blazy s'est déclaré décidé à « protéger les enfants contre les dangers liés à Internet » (exposition à la pornographie, incitations à la violence...). Joël Thoroval, ancien préfet et actuel président de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme, pilotera une commission sur cette question, dont les propositions sont attendues « pour avril ».
(1) Voir ASH n° 2287 du 29-11-02.