Plusieurs fois annoncée, puis oubliée, la réforme de la protection juridique des majeurs est devenue un véritable serpent de mer. D'où le scepticisme des associations après l'annonce par Dominique Perben, ministre de la Justice, de la relance du chantier (voir ce numéro). « Le gouvernement a mis en place différents groupes de travail, dont les conclusions sont désormais connues depuis plus d'un an. Les échéances initialement fixées n'ont pas été tenues et aucun signe en provenance du Premier ministre ne permet d'affirmer qu'elles pourront l'être », réagissent l'Union nationale des associations familiales (UNAF), l'Union nationale des associations de sauvegarde de l'enfance, de l'adolescence et des adultes (Unasea) et l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei) (1). Elles réclament un calendrier de la réforme et surtout un engagement de l'Etat sur le financement, « question qui génère un blocage inacceptable ». C'est également à l'aune des engagements financiers que la Fédération nationale des associations tutélaires (FNAT) (2) entend juger les véritables intentions du ministre. Quant au fond de la réforme, si elle en approuve les grandes lignes, elle souhaite néanmoins que le gouvernement aille plus loin dans la professionnalisation des délégués à la protection juridique. Elle demande la création d'un diplôme reconnu par l'Education nationale pour accéder au métier, qui devrait être créé, de mandataire de protection juridique des majeurs.
(1) C/o UNAF : 28, place Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. 01 49 95 36 00.
(2) FNAT: 94, rue Saint-Lazare - 75009 Paris - Tél. 01 42 81 46 11.