« La prétendue revalorisation 2004 des aides au logement » s'est traduite, dans certains ménages, par une réduction, voire une disparition, de cet apport indispensable à leur budget. Exemples à l'appui, Familles rurales, la Confédération syndicale des familles (CSF) et la Confédération nationale des associations familiales catholiques (1) montent à leur tour au créneau - en même temps, d'ailleurs, que le Conseil national de l'habitat (voir ce numéro) - pour dénoncer les effets de l'actualisation des aides personnelles au logement entrée en application en juillet dernier (2). D'abord parce qu'elle est intervenue avec retard au titre de 2003, qu'il n'est toujours pas question de revalorisation au titre de 2004, et que le gouvernement semble vouloir gagner un an dans la révision des barèmes. Ensuite, parce que la prise en compte des augmentations de coûts a été faible pour les loyers et nulle pour les charges, et dans les deux cas très inférieure à la réalité. Enfin, parce qu'elle s'est accompagnée de « mesures de correction » qui sont, en fait, des mesures d'économies. La principale est le relèvement du seuil de non-versement de 15 à 24 €, qui a privé d'allocation 200 000 familles d'un coup. Au total, la révision ne s'est traduite que par 54 millions de charges supplémentaires, une « goutte d'eau ».
Tandis que le logement reste le premier poste de dépense des familles, les aides personnelles au logement « constituent la colonne vertébrale du système de solvabilisation » de six millions de ménages, rappelle Thierry Damien, président de Familles rurales. Les trois organisations revendiquent donc une véritable revalorisation des barèmes et le versement des aides dès le premier euro, quitte à ce que le paiement des petites sommes intervienne une ou deux fois par an (3). Dans l'immédiat, elles veulent un « geste fort » du gouvernement pour récupérer, avant la fin de l'année, ce qui n'a pas été versé depuis le 1erjuillet. Elles demandent également que le « reste à payer » minimum de 29 € imposé aux allocataires soit supprimé pour les personnes aux revenus mensuels inférieurs à 500 €.
Plus globalement, les trois organisations s'inquiètent du rétrécissement des crédits de l'Etat consacrés aux aides au logement. Elles dénoncent aussi le glissement progressif d'une politique sociale et familiale vers une politique d'aide sociale, qui ne serait plus tournée que vers les ménages très défavorisés. « Ce qui serait en totale contradiction avec les objectifs de cohésion sociale affichés par ailleurs », juge François Edouard, secrétaire général de la CSF.
(1) Familles rurales : 7, cité d'Antin - 75009 Paris - Tél. 01 44 91 88 88 ; CSF : 53, rue Riquet - 75019 Paris - Tél. 01 44 89 86 80 ; AFC : 28, place Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. 01 48 78 81 61.
(2) Voir ASH n° 2362 du 4-06-04. Sur les premières réactions, voir ASH n° 2349 du 5-03-04 et n° 2369 du 23-07-04.
(3) La CLCV rappelle qu'elle a proposé, dès mars, un versement trimestriel.