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Zones urbaines sensibles : trois fois plus de ménages pauvres que dans le reste de l'espace urbain

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Un an après sa mise en place, en octobre 2003, l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (ZUS) a rendu public son premier rapport (1), dont l'ambition est d'esquisser un état des lieux à partir des statistiques disponibles. Il conviendrait de les compléter en matière de santé, d'éducation, de revenus..., prévient-il.

Les 751 quartiers classés en zone sensible rassemblent 4,67 millions d'habitants, soit 8 % de la population nationale et 10 % de la population urbaine. Durant les années 90, le nombre de résidents a diminué de 5 % et ce phénomène semble se poursuivre. Ce n'est pas le nombre de ménages qui a chuté mais leur taille. Même si c'est moins qu'avant, les jeunes y sont toujours surreprésentés (31,5 % de moins de 20 ans), de même que les étrangers (18 %). La part des familles monoparentales (15 %) y est aussi près de deux fois plus forte qu'ailleurs, avec souvent plus d'enfants.

Malgré un taux de scolarisation précoce favorable et un nombre d'élèves par structure pédagogique moins élevé, le taux de jeunes en retard dans leur scolarité est supérieur de 10 points à la moyenne nationale. Le nombre de non-diplômés a baissé, mais moins qu'ailleurs.

Les ZUS comptent 27 % de ménages pauvres, presque trois fois plus que le reste de l'espace urbain. Ce phénomène s'explique notamment par l'état du logement, qui se caractérise par une très forte part du collectif (86 %), de l'habitat social (61 %) et des immeubles construits entre 1949 et 1974. Les mécanismes d'attribution ont tendance à y concentrer les ménages les plus démunis, constate l'observatoire. Le chômage touche 20 % des actifs, deux fois plus qu'en moyenne nationale. Les jeunes adultes, filles et garçons, sont particulièrement concernés. Même si l'on tient compte des pesanteurs socio-démographiques (familles nombreuses et étrangères, faible niveau de formation), il semble qu'un risque supplémentaire de chômage pèse sur les actifs, hommes et femmes, souligne le rapport. La situation est cependant sensible à la conjoncture économique et s'améliore en cas d'embellie de l'emploi.

Si elles sont moins bien dotées en équipements marchands, les ZUS le sont plutôt bien en équipements publics, mais les installations de sports et de loisirs sont relativement peu fréquentées. Enfin, les fortes nuisances dues au bruit et aux risques industriels contribuent à marquer les quartiers concernés.

Un sombre constat général qui ne doit pas occulter l'hétérogénéité des zones sensibles, par leur taille et la gravité des difficultés qu'elles rencontrent, indique l'observatoire. Ni l'impact de politiques adaptées, au rang desquelles il cite les créations d'emplois dues aux zones franches urbaines.

Notes

(1)  Rapport 2004 de l' Observatoire national des ZUS - Délégation interministérielle à la ville : 194, av. du Président-Wilson - 93217 Saint-Denis cedex - Tél. 01 49 17 46 46 - Disp. sur www.ville.gouv.fr.

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