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L'Intersyndicale de la psychiatrie publique réclame un plan d'urgence

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Budgets en berne, démographie médi- cale dans le rouge, multiplication et accroissement des besoins... L'Intersyn-dicale de défense de la psychiatrie publique (1), qui n'en est pas à son premier cri d'alarme, a déposé le 18 novembre au ministère de la Santé et de la Protection sociale une motion appelant à « un plan concerté d'urgence », à la fois économique et statutaire. Elle devrait être prochainement reçue par le ministre et prévoit une journée de mobilisation nationale au mois de janvier prochain.

« La pénurie est en œuvre et malheureusement ce n'est que son début », pointe Eric Malapert, président du Syndicat des psychiatres d'exercice public, rappelant que la psychiatrie aura sans doute subi une baisse de 41 % de ses effectifs entre 2001 et 2020. « Aujourd'hui, ce sont 700 à 800 postes à temps plein qui sont vacants sur les 3 367 budgétés », précise Norbert Skurnik, président du Syndicat des psychiatres de secteur.

A ces indicateurs inquiétants s'ajoute une restriction constante de moyens : les budgets sont à la baisse et les restructurations, prévues pour rapprocher la psychiatrie de la cité, s'accompagnent de la fermeture de lits sans développement suffisant des alternatives à l'hospitalisation. Alors que les besoins, eux, s'accroissent. Entre 1989 et 2000, la file active de patients suivis en ambulatoire a augmenté de 60 % : « sans domicile fixe, patients atteints du sida, exclus avec troubles associés, personnes âgées, cellule de soutien psychologique pour les traumatisés, délinquants sexuels... allongent la liste de nos patients "habituels " », explique François Caroli, président de la commission médicale d'établissement du centre hospitalier Sainte-Anne.

Même si les régions et les hôpitaux sont inégalement confrontés à ces difficultés, l'Intersyndicale continue de prédire, si rien n'est fait, la fin de la psychiatrie publique de qualité, c'est-à-dire assurant un minimum de continuité des soins, et sa fin tout court dans certains secteurs désertifiés, comme dans le nord de la France.

Pour endiguer la crise, les praticiens réclament d'abord des moyens. Outre l'identification d'un budget spécifique pour la psychiatrie, tant au sein des agences régionales de l'hospitalisation que dans les hôpitaux, ils exigent la garantie d'un nombre minimal de lits (65 000 aujourd'hui, soit deux fois moins qu'il y a dix ans) et d'une « masse critique minimum de plateau technique ». Ils refusent également les « restructurations à moyens constants ou descendants » et exigent des alternatives suffisantes à l'hospitalisation alors que, pour l'heure, « seuls 5 à 15 % des secteurs ont une palette à peu près cohérente de structures adéquates » (centres médico-psychologiques, accueils de jour, foyers thérapeutiques...). Afin de résoudre la pénurie de personnels, ils demandent l'augmentation du numerus clausus de la filière, mais aussi une amélioration statutaire et salariale qui favoriserait l'attractivité de la profession. Le droit à la prime « multisites », pourtant prévue dans le protocole Aubry de 2000 sur la fonction publique hospitalière (2), leur a finalement été refusé.

Notes

(1)  Contacts : Norbert Skurnik au 06 08 02 67 99 ou Eric Malapert au 01 42 22 21 83.

(2)  Voir ASH n° 2156 du 3-03-00.

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