Alors que le ministre de l'Economie et des Finances a proposé des mesures pour promouvoir le droit au compte (1), la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des stastiques publie une enquête, réalisée auprès de 5 000 titulaires de minima sociaux (RMI, AAH, ASS et API) au cours du premier trimestre 2003, sur l'accès aux services bancaires et postaux (2).
Seuls 2 % des allocataires - principalement ceux de l'AAH - ne disposent ni d'un compte de dépôt, ni d'un livret d'épargne. Cette proportion très faible résulte du rôle joué par La Poste -qualifiée fréquemment de « banque des pauvres » - qui intervient souvent en dernier recours pour permettre aux personnes en difficulté l'accès à un compte de dépôt (3).
En outre, 45 % des allocataires ne disposent d'aucun moyen de paiement scriptural (chéquier ou carte de paiement). Toutefois, près de la moitié de l'ensemble des bénéficiaires de minima sociaux possèdent une simple carte de retrait. A noter qu'environ deux allocataires sur dix ne disposent ni de l'un ni de l'autre et sont contraints de retirer de l'argent au guichet.
Lorsqu'ils détiennent un compte de dépôt, environ neuf allocataires sur dix perçoivent leur allocation par versement sur ce compte. Quant à ceux qui ne disposent d'aucun compte, 35 % la reçoivent sur le compte d'une autre personne de leur ménage et 60 % sur celui d'une autre personne ou d'une tutelle (4).
Pour un cinquième des allocataires, l'absence de compte bancaire occasionne des difficultés de règlement des dépenses courantes ainsi que des charges locatives ou des factures. Par ailleurs, leurs problèmes financiers les entraînent notamment à recourir aux crédits à la
consommation (45 % des cas). Globalement, 3 % des allocataires de minima sociaux ont dû déposer, entre 2001 et 2003, un dossier devant une commission de surendettement.
(1) Voir ASH n° 2381 du 12-11-04.
(2) « Accès et utilisation des services bancaires par les allocatiares de minima sociaux » - DREES - Etude et résultats n° 351 - Novembre 2004 - Disponible sur le site
(3) La Poste accueille 30 % des allocataires de minima sociaux alors que sa part de marché est de 4 % pour l'ensemble de la population.
(4) Les 5 % restants ne sachant pas sur quel compte leur est versée leur allocation.