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Qui sont les acteurs de la réduction des risques ?

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On les appelle les « acteurs de la réduction des risques en première ligne ». Nés d'un tournant dans la politique en matière de toxicomanie, au milieu des années 90, ces intervenants sociaux « de proximité » qui œuvrent dans les réseaux associatifs accueillent ou vont à la rencontre des usagers de drogues en vue de prévenir les risques de santé et sociaux liés à la toxicomanie. Ayant eu eux- mêmes longtemps à jongler entre la norme pénale - l'illégalité des drogues - et l'objectif sanitaire, ils se sentent marginalisés dans leur pratique. Quel est leur profil et quelles sont leurs motivations ? C'est l'objet de l'étude réalisée dans 35 structures par le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), dont les résultats viennent d'être publiés (1).

Premier constat : il y a autant d'hommes que de femmes dans cette fonction, qui rassemble des professionnels aux statuts très différents - médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers, éducateurs, assistants sociaux ou non- diplômés. 85 % d'entre eux ont au moins le baccalauréat ou son niveau, 49 % possèdent un diplôme de niveau III ou plus. Parmi eux, 18 % ont un diplôme du champ sanitaire, 15 % du secteur social et 16 % d'autres domaines, comme l'histoire, l'art ou encore la comptabilité. Si plus de la moitié déclarent avoir reçu une formation dans le cadre de leur emploi sur la réduction des risques, 84 % disent avoir « appris sur le tas ». Une hétérogénéité dans l'acquisition des connaissances qui prouve « que la formalisation et la transmission des connaissances liées à la réduction des risques restent peu élaborées, se faisant de façon diffuse » et passant surtout « par la fréquentation professionnelle des réseaux » et, parfois, par des « expériences de vie » personnelles. Même si certaines associations, remarque le rapport, se montrent particulièrement sensibles à la question de la formalisation de la transmission des compétences et montent des actions de formation.

Plus que le diplôme et l'identité professionnelle, ce sont le militantisme, « les valeurs communes liées à l'accès aux droits de l'Homme ou à une forme de caritatif laïcisé » qui rassemblent ces acteurs, analyse le Cesdip. La pénibilité du travail, les salaires peu élevés, le désir d'éviter « l'emprise totalitaire » de ce travail et de retrouver une « distanciation professionnelle » favorisent cependant une forte mobilité professionnelle vers d'autres secteurs. Reste que celle-ci n'est pas accessible à tous de la même façon, les diplômés étant plus favorisés...

Notes

(1)   « Approche sociologique des acteurs de première ligne, travaillant dans le cadre de la politique de réduction des risques liés à la toxicomanie »  - Marie-Danièle Barré, Patricia Bénec'h-Le Roux - 2004 - Etudes & données pénales n° 95 - Cesdip : Immeuble Edison - 43, boulevard Vauban - 78280 Guyancourt - Tél. 01 34 52 17 00.

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