Le profil parfois étonnant des allocataires du RMI non inscrits à l'ANPE

Près d'un bénéficiaire du revenu minimum d'insertion  (RMI) sur deux n'était pas inscrit à l'ANPE au début de l'année 2003. Pourquoi ? Les personnes concernées sont-elles les plus éloignées de l'emploi ? Parfois oui, mais pas toujours, si l'on en croit la DARES (1).

Dans une récente étude portant sur des allocataires du RMI depuis plus d'un an, elle compare les deux cohortes des titulaires, non inscrits à l'agence d'une part, inscrits d'autre part. 29 % des premiers (contre 76 % des seconds), déclarent être à la recherche d'un emploi ; 30 % se disent « au foyer » (contre 3 %) et 17 % « inactifs » (contre 3 %)  ;6 % sont étudiants (contre 1 %). Plus surprenant : 18 % des non-inscrits (et 16 % des inscrits) occupent un emploi, plus de la moitié d'entre eux en contrat à durée indéterminée. Trois possibilités dans ce cas : la personne vient de trouver cet emploi et cumule son salaire avec le RMI pendant deux mois, ou bien elle bénéficie d'une mesure d'intéressement, ou bien, et c'est le plus fréquent, elle occupe un emploi à temps partiel. Dans cette catégorie des allocataires titulaires d'un contrat à durée indéterminée, on ne s'étonnera pas de trouver des femmes pour les trois quarts, et une forte proportion de mères de famille monoparentale. 85 % ne recherchent pas d'autre emploi.

Parmi les bénéficiaires du RMI qui ne travaillent pas, 56 % des non-inscrits invoquent des problèmes de santé pour ne pas chercher de travail. Cette difficulté croît avec l'âge, mais elle est présente dès avant 35 ans. 43 % se disent indisponibles pour des raisons familiales. Ces derniers sont à nouveau des femmes avec un ou plusieurs enfants à charge dans 87 % des cas.

39 % des non-inscrits déclarent aussi éprouver des difficultés de lecture, d'écriture ou de calcul, contre 28 % chez les inscrits et 12 % dans la population générale des 18-65 ans. Ils sont aussi plus souvent sans diplôme et ont quitté l'école plus tôt. Autant de données à prendre en compte avant de bâtir des politiques d'insertion.