Faut-il créer un baccalauréat professionnel « services aux usagers » ?Invités depuis le printemps dernier par l'Education nationale à participer au groupe de travail sur la création de ce nouveau diplôme, les centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active (CEMEA) (1) sont loin d'être convaincus.
Le référentiel du diplôme montre en effet qu'il vise aussi bien les sociétés HLM, les associations que les collectivités territoriales, dans des champs aussi divers que l'intégration, l'animation, le travail social ou la médiation. Ce qui conduit les CEMEA à s'interroger sur la qualité de la formation dispensée, qui risque, selon eux, d'être davantage « un saupoudrage de notions », et les compétences réelles des futurs titulaires en matière de relation avec les usagers.
Les centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active soulèvent d'ailleurs une autre question : quelle place sera faite à ces diplômés qui entreront inévitablement en concurrence avec des professionnels tels que les moniteurs- éducateurs, les auxiliaires de vie sociale ou les conseillers en économie sociale et familiale ? Les CEMEA craignent, en outre, que ces nouveaux diplômés soient finalement envoyés sur le front des situations difficiles « sans posséder les moyens de les comprendre pleinement et de les faire évoluer », comme l'ont été les « emplois-jeunes ».
Le chantier de la construction de ce diplôme est quoi qu'il en soit loin d'être terminé, les groupes de travail devant continuer à se réunir dans le cadre de la commission professionnelle consultative sanitaire et sociale de l'Education nationale.
(1) CEMEA : 24, rue Marc-Séguin - 75883 Paris cedex 18 - Tél. 01 53 26 24 24.