Rémi Coudron - « Au vu de la situation décrite par Madame Piquerel-Morin, je partage sa révolte, son cri de colère et je condamne ces méthodes d'un autre temps ; mais en tant que président de l'Udassad 35, je veux témoigner que cette situation n'est pas la règle générale dans l'aide à domicile.
« Le réseau que je représente s'est depuis plusieurs années impliqué dans une démarche de qualité des prestations et de professionnalisation de tous les intervenants. Il est soucieux du droit du travail et de l'application des accords conventionnels de sa branche d'activité. Il exige de ses adhérents la mise en œuvre de tous les textes négociés et conclus [...] : accord relatif à l'annualisation du temps de travail avec lissage mensuel de la rémunération, accord concernant l'ARTT avec progression de 11,43 % des rémunérations de base ; accord pour paiement des temps et indemnités de déplacement ; accord de 2002 relatif à la classification et à la rémunération des professionnels avec prise en compte de la formation.
« Avec d'autres organisations, l'Urassad Bretagne s'est pleinement investie dans la charte régionale de qualification des aides à domicile qui prévoit chaque année la formation de 1 000 agents au diplôme d'Etat d'auxiliaire de vie sociale.
« Notre mission est d'apporter une réponse de qualité aux besoins des personnes dépendantes ;elle repose sur des professionnels motivés, formés et reconnus [...]. L'application du dernier accord de 2002 concourt à une juste rémunération des personnels, dont les contrats de travail doivent se rapprocher du temps plein. Cette politique de qualité a naturellement un coût qui doit être reconnu par les financeurs.
« L'évolution démographique, avec l'augmentation du nombre des personnes dépendantes, constitue un défi que nous devons relever avec des professionnels ; dans l'aide à domicile, l'auxiliaire de vie sociale est un vrai métier porteur d'un grand avenir. »
Udassad 35 : Espace Brocéliande - 35131 Chartres-de- Bretagne -Tél. 02 99 77 16 51.
Bernard Toccafondi - « Depuis sa naissance il y a bientôt 30 ans, notre service d'aide à domicile a connu bien des changements, notamment des améliorations en matière de rémunération.
« Notre service applique, outre les 35 heures, l'accord sur la classification et la rémunération (taux horaire du salaire en fonction des diplômes), propose des plans de formation annuels pour tous ses salariés, indemnise les temps de trajet entre deux vacations, indemnise les aides à domicile des frais kilométriques subis selon un accord d'entreprise, et surtout applique la mensualisation des salaires, ce qui permet de conserver un salaire mensuel fixe, notamment en cas de décès, d'hospitalisation, de placement ou de départ en vacances d'un bénéficiaire.
« Dans notre service, une équipe de 11 permanents encadre les aides à domicile dans leur travail au quotidien et dans la gestion de leur planning, notamment autour d'une réunion de travail mensuelle rémunérée.
« Je déplore que l'on se plaise encore à coller une image de “précarité” ou de “fonctionnement moyen- âgeux” aux métiers de l'aide à domicile, car des structures comme la nôtre ont tout mis en œuvre pour faire de ce métier une profession à part entière. Alors, certes, je comprends le désarroi des professionnels dont les employeurs appliquent en partie les conventions, mais je trouve regrettable de généraliser une situation particulière. »
Agafpa : BP 36 - 13850 Gréasque -Tél. 04 42 12 61 74.