« Afin de renforcer la cohérence et la coordination des réponses aux attentes des familles dans le champ du soutien à la fonction parentale », une circulaire donne une nouvelle impulsion aux réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents (REAAP) (1), qui permettent à ces derniers de « s'aider mutuellement à retrouver des repères ou à mieux trouver des réponses à leurs interrogations » (2).
L'administration rappelle ainsi que 9,5 millions d'euros ont été dégagés dans le budget 2004, auxquels il faut ajouter 5,2 millions d'euros de crédits supplémentaires autour de deux dépenses connexes : le conseil conjugal et familial (2,6 millions d'euros) et la médiation familiale (2,6 millions d'euros intégrant une mesure nouvelle de 700 000 € destinée à en encourager le développement).
La circulaire insiste d'abord sur le rôle des comités départementaux d'animation de ces réseaux, chargés d'établir « un diagnostic territorial partagé » sur l'offre de services en matière de soutien à la parentalité et de services aux familles par rapport aux besoins dans leur département. Un diagnostic qui peut prendre appui, avec l'accord des institutions concernées, sur ceux déjà réalisés en matière d'enfance et de famille.
Leur champ d'action est également redéfini :s'ils doivent en principe s'adresser à tous les parents, ils peuvent néanmoins « répondre à des questions spécifiques pour mieux correspondre aux besoins et aux attentes des familles » et leurs modalités de fonctionnement doivent permettre le développement d'actions innovantes correspondant à des besoins émergents. A partir du diagnostic réalisé, l'objectif est d'ailleurs de soutenir des actions répondant à des besoins non couverts :parents d'enfants malades, d'enfants handicapés, familles monoparentales, familles recomposées, familles issues de l'immigration... Dans tous les cas, ces actions interviennent en relais et en appui des dispositifs de droit commun auxquels elles n'ont pas vocation à se substituer.
Par ailleurs, si les parents « doivent être et demeurer les acteurs privilégiés des réseaux », l'intervention d'un professionnel peut être ponctuellement nécessaire pour apporter certaines compétences particulières, confirme l'administration. Laquelle liste, en outre, les grands domaines d'intervention de ces réseaux. Au premier chef : la problématique de l'adolescence, au cœur de la conférence de la famille 2004 (3). Les réseaux sont donc invités à porter une attention toute particulière aux actions en direction de parents d'adolescents : soutien, actions autour de l'autorité, l'école (coéducation, module de soutien à la responsabilité parentale...), la santé, la sexualité, les conduites à risques...
Au-delà, la prévention et l'appui aux parents d'enfants de 0 à 11 ans, et plus particulièrement aux parents d'enfants de 6 à 11 ans, est aussi une thématique retenue. En effet, « durant la période de l'enfance, peu de structures assurent un accompagnement des parents comme c'est le cas durant la petite enfance (modes d'accueil, PMI...) ». D'autres pistes sont aussi suggérées : les besoins de l'enfant, les relations parents-enfants et l'éducation dans le milieu familial (question relative à l'autorité, à la gestion des conflits et au respect des règles de vie), la fixation de repères et de limites, les relations famille-école...
La circulaire met enfin l'accent sur le rôle d'animation de ces réseaux dans le département, notamment dans le cadre des « points info famille » qui se mettent en place . En outre, en vue d'une meilleure coordination et articulation des dispositifs de soutien à la parentalité et de services aux familles, les départements qui le souhaitent sont invités à regrouper les comités de pilotage des dispositifs « contrat local d'accompagnement à la scolarité » et REAAP, chacun conservant sa spécificité et son autonomie.
(1) Ces réseaux ont été jugés très pertinents par un récent rapport de l'inspection générale des affaires sociales. Voir ASH n° 2356 du 23-04-04.
(2) Voir ASH n° 2324 du 12-09-03.
(3) Voir ASH n° 2366 du 2-07-04.