RMI : 10,5 % d'allocataires de plus en un an

A la fin de juin 2004, la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) a décompté, en données brutes et pour la France entière, 1,194 million d'allocataires du revenu minimum d'insertion (RMI)   (1). Un chiffre auquel il faut ajouter environ 2 % de bénéficiaires relevant de la Mutualité sociale agricole (2). L'augmentation atteint 9,8 % en un an. La hausse est encore plus forte si l'on retient les données corrigées des variations saisonnières. En métropole, le nombre de bénéficiaires croît de 1,3 % au deuxième trimestre et de 10,5 % sur un an. Soit à un rythme double de celui enregistré en 2003, qui était de 5,3 % (3). Quant au montant des versements (1,3 milliard au deuxième trimestre), il augmente de 11,7 % par rapport à la même période de 2003.

La CNAF et la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) avancent deux explications à cette accélération. D'abord la dégradation du marché du travail, avec une augmentation de 4 % des demandeurs d'emploi et de 8,8 %des chômeurs non indemnisés en un an. A quoi s'est ajouté l'effet des nouvelles dispositions régissant les allocations de chômage et de solidarité, appliquées à partir du 1^er janvier 2004. Malgré le revirement intervenu le 28 mai (4), et le rétablissement d'une partie des allocataires dans leurs anciens droits, bon nombre étaient toujours présents dans le dispositif du RMI en juin.

Il reste qu'au cours du deuxième trimestre, le nombre d'ouvertures de droit pour les nouveaux allocataires, quoique inférieur à celui des deux trimestres précédents, se maintient à un niveau élevé, supérieur à 80 000. Toutes les classes d'âge sont touchées, mais celle des moins de 30 ans progresse plus rapidement (13,4 %) que la moyenne.

Si le nombre des titulaires du RMI bénéficiant d'une mesure d'intéressement (137 900) repart à la hausse (+ 2,4 % en un an), le dispositif du revenu minimum d'activité n'a, lui, pas encore décollé. A la fin juin, un peu moins d'une centaine de conventions avaient été signées dans 14 départements, les trois quarts avec des employeurs du secteur marchand.