Ne plus faire des personnes en situation de handicap une catégorie à part, « les “ségréguer”, tout en prétendant vouloir les intégrer ». C'est avec cette idée directrice que les 25 organisations (1) qui s'étaient regroupées, en juin dernier, pour juger « inadapté » et « inamendable » le projet de loi sur l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, se sont manifestées de nouveau, le 13 septembre, par une lettre envoyée au Premier ministre.
« Ebranlées » par la publication du projet de loi de programmation pour la cohésion sociale (voir ce numéro), elles regrettent de ne pas y voir prises en compte les personnes en situation de handicap. Cela « confirme une approche “différentialiste”, contraire au droit républicain, entérinant la fracture qui persiste au sein de notre société entre les personnes dites handicapées et les autres », écrivent-elles. De leur point de vue, la loi Montchamp devrait « trouver toute sa place » dans le projet Borloo pour la cohésion sociale. Et cela, d'autant plus qu'il s'agit d'une loi de programmation consacrant les engagements de l'Etat.
Dans cette même logique, les signataires s'interrogent sur la future juxtaposition des « maisons de l'emploi » et des « maisons du handicap ». « Ne peut-on imaginer une maison unique où toute personne trouverait l'accueil, l'information et la réponse personnalisée, adaptée à ses besoins » quelle que soit l'origine de ses difficultés ?, demandent-elles en souhaitant « conjuguer cohésion, cohérence et continuité ».
Des propositions qui risquent de susciter de vives réactions.
(1) Dont l'AFM, l'Alefpa, l'Anpihm, l'APAJH, les CEMEA, la Fagerh, Fait 21, Handicap International, les PEP et de nombreuses organisations dans la mouvance de l'Education nationale - Voir ASH n° 2362 du 4-06-04.