En 2003, le montant des prestations sociales s'élève à 465 milliards d'euros, soit 4,9% de plus en un an (et 2,8 % en euros constants). Cette hausse, quoiqu'un peu moins rapide qu'en 2002 (1), est supérieure de 2,3 points à celle de la richesse nationale durant la même période. La part des prestations dans le produit intérieur brut (PIB) -le « taux de redistribution sociale » -augmente donc et passe en un an de 29,1 à 29,9 %. Un taux jamais atteint, le précédent point culminant ayant été enregistré en 1996 avec 29,4 %, constate la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (2).
Parmi les prestations sociales, c'est toujours le risque « vieillesse-survie » qui occupe la première place avec 43 % des dépenses et 12,8 % du PIB. Il croît cette année de 4,1 %, avec une évolution très forte de l'allocation personnalisée d'autonomie (+ 73 %) et une hausse modérée des retraites (+ 3,5 %), correspondant à une augmentation modeste du nombre de retraités (+ 1,6 %) liée aux classes creuses de la Seconde Guerre mondiale. Second poste de dépenses, celui de la santé, qui représente 35 % des prestations et 8,6 % du PIB. Il augmente de 6,3 % sur un an, avec une forte hausse des charges de maladie (+ 6,7 %) et d'accidents du travail (+ 6,1 %) et une quasi-stabilité des prestations d'invalidité. Vieillesse et santé ont connu la même évolution tendancielle avec une part dans le PIB en augmentation de 1,5 point depuis 1990.
Avec 9,5 % du total, les prestations liées à la maternité et à la famille augmentent de 0,9 %sur un an et diminuent donc en termes réels. Les allocations liées au logement (3 % du total) sont à peu près stables, mais avec un nombre de bénéficiaires en diminution de 1,4 %. Par contre, les charges liées au chômage (+ 10 %) et à l'insertion professionnelle (+ 6,4 %) reflètent directement la mauvaise situation de l'emploi. Elles totalisent 7,9 % des prestations sociales. Restent les dépenses liées à la pauvreté et à l'exclusion sociale. Elles augmentent de 6,8 %, du fait notamment de l'accroissement du nombre de bénéficiaires du revenu minimum d'insertion. Elles ne représentent toutefois que 1,4 % du total des prestations sociales et 0,4 % du PIB.
Si les prestations sociales bénéficient à toutes les catégories de la population (notamment pour ce qui est de la vieillesse et de la santé), elles constituent aussi plus de la moitié des revenus des 10 % les plus modestes et font diminuer de moitié le nombre de personnes pauvres en France, rappelait récemment l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (3).
(1) Voir ASH n° 2331 du 31-10-03.
(2) DREES - Etudes et résultats n° 338 - Septembre 2004.
(3) Voir ASH n° 2355 du 16-04-04.