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Dix mesures pour améliorer la prise en charge des malades d'Alzheimer

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Alors que près de 800 000 personnes souffrent aujourd'hui de la maladie d'Alzheimer (18 % des plus de 75 ans), le plan en dix mesures présenté par Philippe Douste-Blazy le 13 septembre a l'ambition d'améliorer leur prise en charge. Il confirme en partie des mesures déjà annoncées dans le cadre du plan « solidarité pour les personnes dépendantes » (1) et des circulaires budgétaires pour 2004 (2) mais a le mérite de présenter une politique d'ensemble face à «  l'un des plus graves problèmes de santé publique de nos sociétés modernes  », selon le ministre de la Santé et de la Protection sociale (sur les réactions, voir ce numéro). Portant sur la périodes 2004-2007, il intervient après un premier programme présenté en 2002 par Bernard Kouchner, alors ministre de la Santé, mais dont certains aspects ont eu du mal à trouver une traduction concrète (3).

Première mesure réclamée de longue date par les familles et les patients : alors qu'actuellement la maladie d'Alzheimer figure sous l'intitulé « psychose, trouble grave de la personnalité, arriération mentale » dans la liste des 30 maladies qui permet une prise en charge des frais au titre des affections de longue durée (ALD), un décret d'application de la loi sur l'assurance maladie du 13 août 2004 (4), promis pour les prochains jours, devrait faire de cette maladie - et de celles apparentées - une affection de longue durée spécifique, confortant la prise en charge à 100 % des soins qu'elle nécessite.

Autre axe de ce plan : la volonté de faciliter le diagnostic précoce et sa qualité « afin de ralentir l'évolution de la maladie et de prévenir ses complications ». Pour ce faire, il est prévu d'intégrer, en 2006, dans le cadre des consultations de prévention prévues par la loi de santé publique du 9 août 2004 (5), une évaluation cognitive à partir de l'âge de 70 ans. Toujours dans le même esprit, 15 millions d'euros sont dégagés pour le financement de 100 nouvelles «  consultations mémoire », aujourd'hui au nombre de 232, et de nouveaux « centres mémoire de ressources et de recherche ». Rappelons que les premières sont des consultations pluridisciplinaires de proximité insérées en milieu hospitalier tandis que les seconds constituent des consultations de recours pour les diagnostics difficiles et animent le réseau régional des professionnels.

100 000  € sont en outre débloqués pour aider à la création d'une plate-forme de téléphonie pour les malades et les professionnels, en lien avec France Alzheimer, afin de renseigner les familles et les professionnels, de les écouter et soit de leur apporter directement une réponse, soit de les orienter vers les réseaux de prise en charge locaux existants. Une démarche qui va de pair avec l'élaboration de divers outils, au premier rang desquels un « mémento Alzheimer » permettant aux intéressés de mieux connaître les différents modes d'accueil et de prise en charge et élaboré par l'Instance prospective Alzheimer, installée par Hubert Falco en février 2003 et dont les missions sont confortées (6). Cette dernière aura également à mieux évaluer les besoins des personnes malades et à réfléchir à l'adaptation de la grille d'éligibilité à l'allocation personnalisée d'autonomie (grille AGGIR) aux spécificités de cette maladie. Plus de la moitié des bénéficiaires de cette allocation sont, en effet, selon le ministre, atteints de cette maladie ou de maladies apparentées.

Par ailleurs, le plan rappelle les moyens dégagés pour créer des places d'accueil temporaire et de jour  : une première tranche de 2 125 places d'accueil de jour et de 1 125 places d'hébergement temporaire dans les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) a ainsi été prévue par les circulaires budgétaires pour 2004. L'objectif étant la création d'ici à 2007 de 13 000 places supplémentaires, « multipliant par quatre les places disponibles » pour atteindre une capacité totale de 15 500 places. En outre, le décret tant attendu sur les modalités de tarification des soins dans les établissements de moins de 25 places permettant des accueils de jour et des hébergements temporaires sera très prochainement soumis au Conseil d'Etat (7). Sa publication « lèvera le dernier obstacle réglementaire à l'autorisation des petites structures, qui pourront désormais présenter un budget de fonctionnement pour les dépenses prises en charge par l'assurance maladie ». Toujours dans cette optique, « pour tenir compte du nombre croissant de résidents permanents atteints de la maladie d'Alzheimer et de la charge en soins techniques que leur état nécessite », 88 millions d'euros sont prévus pour la médicalisation des établissements concernés.

Enfin, en vue de faciliter la prise en charge des malades en situation de crise, le plan confirme notamment que 20 millions d'euros ont été dégagés pour développer les courts séjours gériatriques pour les établissements de santé disposant d'un service d'accueil d'urgence (8) et indique qu'un projet de décret devrait prévoir la possibilité d'admission directe de patients atteints par la maladie en service de soins et de réadaptation en supprimant l'entente préalable jusqu'alors nécessaire.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2333 du 14-11-03.

(2)  Voir ASH n° 2372 du 10-09-04 et n° 2348 du 27-02-04.

(3)  Voir ASH n° 2357 du 30-04-04.

(4)  Voir ASH n° 2370 du 27-08-04.

(5)  Voir ASH n° 2371 du 3-09-04.

(6)  Voir ASH n° 2297 du 7-02-03.

(7)  Dans l'attente de la parution de ce décret, seuls les petites structures ayant signé une convention tripartite peuvent procéder à la création de places d'accueil de jour et, de ce fait, une part importante des crédits prévus par le précédent plan Kouchner destinés à la création de ces places se trouve aujourd'hui inutilisée (voir ASH n° 2357 du 30-04-04).

(8)  Voir ASH n° 2348 du 27-02-04.

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